1 325 millions : le revenu que Ximo Puig invente pour le sous-financement avec l’aval de Montero

La Generalitat Valenciana inclura à nouveau le poste fictif dans ses budgets 2022, qui pour la première fois depuis des années ne sera pas coûteux après la montée en flèche des dépenses et de la dette

Vicent Soler, au premier plan, avec Ximo Puig écouté
Vicent Soler, au premier plan, avec Ximo Puig qui l’écoute au Parlement valencien.BIEL ALIO
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Le président de la Generalitat Valenciana, Ximo Puig, a réussi à attiser le débat sur les financements régionaux cet été en pointant Madrid d’un doigt accusateur et en demandant une taxe qui compense le soi-disant « effet capital » dont elle bénéficie, et qui nuirait donc à la sous- des communautés financées comme celle de Valence. Les chiffres ne laissent aucun doute, comme le souligne le ministre des Finances à EL MUNDO, Vicent Soler, à la suite du rapport de la Fundacion de Estudios de Economa Aplicada (Fedea), qui justifie à son avis l’inscription dans les budgets publics de 1 325 millions fictifs.

Il s’agit de l’élément – « vindicatif », selon les termes du gouvernement valencien – à inclure à nouveau dans le Comptes de la Generalitat pour 2022, comme l’a confirmé Soler. En pratique, il s’agit d’une prévision de revenus irréaliste parce qu’ils n’existent pas, mais que même le ministère des Finances lui-même, avec la socialiste Mara Jess Montero en tête, a fini par accepter. Même l’employeur valencien CEV ne remet pas en cause cette composition des comptes.

Dans ce cas, le jeu fictif est entendu obéir à un « sous-financement chronique » de la Communauté valencienne et qu’il s’agit toujours d’une prévision de revenus liée à la réforme du système de financement autonome (celui qui ne vient jamais, oui). Selon les mots de Soler, « c’est hétérodoxe d’un point de vue financier, mais légitime d’un point de vue politique ». Pourquoi Car si la Generalitat renonce à ces 1 325 millions et augmente ainsi sa dette publique (elle dépasse déjà les 50 000 millions d’euros), « des écoles et des hôpitaux devront être fermés », argumente le ministre.

Ainsi, le Trésor ferme les yeux sur le déséquilibre budgétaire, car sans la réforme du financement promise par Montero, c’est un poste qui n’est jamais encaissé. Soler le résume ainsi : « Que Montero l’accepte, c’est l’une de nos victoires politiques.

Et c’est là que le chef du Trésor valencien sort les dernières données publiées par Fedea qui, tout en démantelant la thèse de Puig sur le manque de solidarité de Madrid, « remet la Communauté valencienne en dernière position ». Le rapport de ange de la fontaine Concernant la liquidation du système de financement autonome en 2019, elle confirme que Valence est la région, avec Murcie et l’Andalousie, la plus éloignée du financement moyen par habitant ajusté, contrairement à la Cantabrie, la plus surfinancé.

Au fil des ans, le Conseil Puig a utilisé la nécessité d’assimiler les dépenses publiques à la moyenne pour concevoir budgets élevés. Mais après la flambée des dépenses, Soler avance qu’il faut mettre le frein en 2022 : « Les budgets ont déjà beaucoup augmenté. Dans le système ordinaire, la stabilité et la relance économique seront maintenues avec des fonds européens. »