115 ans de prison, dont il purgera cinq, à la tête d’une agence de mannequins qui a filmé 129 femmes sans autorisation et nues

48 des victimes de l’agence Dana Models avaient entre 13 et 17 ans

Le condamné, au centre, quitte le palais de justice de Pampelune

Le condamné, au centre, quitte le palais de justice de Pampelune
Iaki Porto EFE / Piscine

Le patron de l’agence de mannequins Dana Models, accusé d’avoir filmé 129 femmes sans leur consentement, a été condamné à 115 ans de prison, après avoir trouvé un accord entre les parties. La requête du parquet, la plus élevée de celles demandées devant les tribunaux de Navarre, était de 406 ans pour des délits de violation de la vie privée contre 129 femmes, dont 48 mineures entre 13 et 17 ans. L’entrée en prison aura lieu dans les prochains jours.

Le condamné, Daniel LO, 36 ans, et au moins huit avocats représentant des femmes ont accepté l’accord qui réduit la peine en appliquant deux facteurs atténuants: retards indus dans l’affaire et confession des faits. Sur les 115 ans demandés, purger cinq ans de prison, en vertu de l’article 76 du Code pénal, qui dispose que le respect effectif maximal ne peut excéder trois fois la durée de la peine la plus grave.

L’accord modifie l’écriture et ajoute une nouvelle mineure, qui a été présentée par erreur comme une femme à l’âge de 25 ans, alors qu’elle avait en fait 15 ans au moment des événements.

En matière civile, le jugement maintient des indemnités et amendes, d’une valeur de près d’un million d’euros. La phrase, désormais ferme, établit une indemnité de 3.000 euros pour chacune des femmes mineures, qui s’élèvera à 4 000 euros dans le cas de sept d’entre eux pour crime continu. En outre, 3 000 euros supplémentaires sont ajoutés pour la responsabilité civile de deux autres mineurs pour le crime contre la liberté sexuelle.

L’accord, qualifié de « positif » par le président du tribunal, clôt une affaire qui a débuté en 2015, lorsque, après la plainte de l’une des jeunes femmes, la police forale a retrouvé le matériel dans les locaux de l’agence., situé rue Olite dans la capitale navarraise.

L’enquête sur l’affaire s’est terminée il y a plus de trois ans, et le procès était fixé au mois d’avril 2020, mais le confinement dû au coronavirus l’a contraint à être suspendu.

La lettre du procureur raconte les événements pour lesquels le chef de l’agence Dana Models a été condamné. Entre les années 2013 et 2015, Daniel LO dirigeait une agence de mannequins à Pampelune et, selon le document, par son intermédiaire « il a contacté de nombreux jeunes intéressés à travailler comme modèles ».

La lettre indique qu’après avoir pris rendez-vous, «il prenait une photo d’eux habillés, portant un tableau noir avec leur nom dessus» et leur demandait plus tard de porter des maillots de bain, pour lesquels ils devaient quitter cette pièce.

C’est à ce moment que «dans le but d’obtenir des images et des vidéos des jeunes femmes nues, il a laissé l’appareil photo sur un trépied» en se concentrant sur les jeunes femmes et en opération, et «les enregistrant pendant qu’elles changeaient de vêtements, sans qu’elles aient connaissance de cet enregistrement. Ils n’y auraient pas non plus consenti. « 

Les enregistrements, selon le mémoire, ont été produits de 2013 à fin février 2015, époque à laquelle il a réalisé des enregistrements et des photographies d’environ 140 femmes. Le Procureur a noté dans la lettre que parmi elles, 129 femmes ont dénoncé bien que « des vidéos et des photographies non consensuelles de treize autres jeunes femmes aient été retrouvées, qui n’ont pas voulu dénoncer ». Dans le registre réalisé à la fois à l’agence et à l’adresse, ce matériel a été retrouvé « sans qu’il soit établi qu’il avait été diffusé à des tiers ou sur Internet.