Affaire Pegasus : toutes les miettes mènent au Maroc

Celui qui a contracté les services du système israélien voulait espionner l’épine dorsale de la politique de l’État espagnol

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José Manuel Albares, rencontré hier à Marrakech avec son homologue marocain, Naser Burita.MME
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L’annonce faite hier que le téléphone portable du ministre de l’Intérieur était également infecté par Pégase ainsi que celle de Pedro Sánchez et Margarita Robles conduit à la conclusion que celui qui a contracté les services du système israélien voulait espionner l’épine dorsale de la politique de l’État d’Israël. Espagne.

L’intrusion dans les trois appareils s’est produite entre la fin du printemps et le début de l’été 2021, au plus fort de la plus grande crise diplomatique avec Maroc -10 000 personnes sont entrées dans la clôture de Ceuta et ont nagé protégées par la passivité de la police marocaine- avant la décision de Madrid d’accueillir secrètement, pour des raisons humanitaires, le chef de la Front PolisarioBrahim Ghali, resté au pays du 18 avril au 1er juin 2021.

Le fait que le programme israélien ait espionné des ministères essentiels à la sécurité et aux relations d’immigration avec le Maroc et tenté en vain avec le chef de l’Agriculture, Luis Planas, également un domaine conséquent en interrelations avec le royaume de Mohamed VI, accroît les suspicions à l’égard du Maroc. Rabat. Le contexte et les dates aussi.

Le portefeuille dirigé par Planas – qui a été ambassadeur d’Espagne auprès du royaume d’Alau entre 2004 et 2010 – est également extrêmement important dans le domaine de la pêche, compte tenu des limbes dans lesquelles seraient laissés les pêcheurs espagnols qui travaillent dans les eaux marocaines s’ils exécutent finalement la sentence européenne qui annule l’accord entre le Maroc et la UE, et la délimitation des eaux. Précisément, après l’approche de Sánchez à Rabat en mars dernier -changeant contre toute attente sa position sur le Sahara-, le Maroc a repris la prospection pétrolière controversée près de la côte de les îles Canaries.

A ces éléments il faut aussi ajouter la détection par le Centre national de cryptologie (CCN) que le téléphone portable de la chef des Affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya (qui a négocié l’entrée de Ghali en Espagne pour faire face au grave Covid dont il a souffert), a été infecté par un programme malveillant en mai 2021. Comme l’a déterminé le National Cryptological Au centre, le terminal de Fernando Grande-Marlaska a été violé entre le 7 et le 26 juin 2021 -à des dates similaires au piratage du mobile de Margarita Robles-, alors que la crise diplomatique s’est poursuivie malgré le fait que le leader historique sahraoui était déjà revenu au Algérie. Au cours de cette période, selon des sources consultées par ce journal, le plus haut responsable de la sécurité du pays a participé à cinq réunions internationales par vidéoconférence.

Marlaska, espionné

Marlaska a toujours joué un rôle très actif dans la crise avec le Maroc. Le 22 mai, il avait déménagé à Melilla pour remédier à la situation après cinq nuits de pression à la frontière. Au cours de ce déplacement pour tenir une réunion opérationnelle des forces et corps de sécurité de l’État dans la ville autonome, le chef du gouvernement marocain, Saad-Eddine El Othmania lancé un appel sévère à l’Espagne pour qu’elle adopte une position claire sur l’intégrité territoriale du Maroc. Les données révélées par CNN, dépendant du Centre national de renseignement (CNI), suggèrent que le téléphone portable de Pedro Sánchez a été infecté le 19 mai 2021, un jour après l’entrée massive de migrants à Ceuta avec la complicité des autorités marocaines. 31 mai, Pégase Il a aussi espionné le premier ministre.

Sans aucun doute, Fernando Grande-Marlaska est la principale personne touchée par le piratage puisque la quantité d’informations volées -en deux tentatives- est trois fois supérieure à celle obtenue du terminal de Pedro Sánchez.

Le contenu n’a pas transcendé ni le degré de sensibilité, bien qu’il y ait beaucoup d’inquiétude quant au volume. On ne sait pas si le vol comprend des audios avec des conversations, des vidéos car la caméra et le microphone ont été activés.

Le gouvernement va mettre ces nouvelles révélations du Centre national de cryptologie entre les mains des tribunaux, élargissant ainsi la plainte déposée devant la Haute Cour nationale, qui ne faisait initialement référence qu’aux téléphones portables de de Sánchez et Robles.