Ainsi en sont les sondages en Andalousie : le PP, en route vers une victoire historique dans la grange socialiste traditionnelle

La moyenne des sondages, y compris la CEI, conforte Moreno et le place proche de la majorité absolue

Andaluca commence sa course aux urnes ce vendredi et le fait avec une étape claire pour le Parti populaire de Juanma Moreno qui est consolidé dans les sondages comme le grand vainqueur des élections. L’actuel président andalou obtiendra le 35,5% des voix selon la moyenne de toutes les enquêtes publiées à ce jour. Un résultat qui lui permettrait non seulement de revalider son poste pour encore quatre ans, mais qui signifierait aussi un revirement électoral après plus de 35 ans de victoires socialistes dans cette communauté autonome.

LE MONDE a compilé toutes les enquêtes publiées depuis décembre dernier sur les élections andalouses et toutes reflètent une tendance à la hausse du PP, qui augmenterait de plus de 15 points par rapport aux régionales de 2018, dans lesquelles Moreno n’était pas le plus voté, mais Susana Daz, bien que finalement les socialistes n’aient pas pu gouverner. Si les prévisions se réalisent, le candidat populaire réalisera l’alternance politique dans la communauté et la seule inconnue qui restera dans l’air est de savoir s’il obtiendra ou non la majorité nécessaire pour gouverner seul.

Une bonne partie des pronostics s’accordent à dire que le PP andalou dépendra de Vox pour atteindre la majorité absolue et, éventuellement, pour former un gouvernement. Cependant, deux des sondages publiés cette semaine brossent un tableau plus optimiste pour populaire. Selon l’estimation des votes recueillie par le sondage Sigma Dos pour ce journal, le parti de Juanma Moreno serait le plus voté avec le 36,1% de soutiens et une fourchette comprise entre 46 et 50 députés, ce qui pourrait totaliser 53 avec les sièges de Ciudadanos (2-3), plaçant la coalition gouvernementale actuelle à seulement deux voix du majorité absoluemarquée dans les 55 sièges.

Dans le même ordre d’idées, le Baromètre andalou prédit une victoire plus confortable pour le PP qui obtiendrait entre 47 et 49 députés (huit ou six de la majorité absolue) et 39,2% des voix, 15 points au-dessus du PSOE, qui serait la deuxième force. Dans les deux cas, Moreno pourrait proposer un gouvernement minoritaire en ajoutant plus de parlementaires au PP que toutes les formations de gauche réunies.

L’analyse réalisée par ce journal comprend 20 sondages publiés par 12 médias de communication (certains en ont publié deux le mois dernier) et réalisés par 11 sociétés de sondage (il existe des sociétés qui réalisent des sondages pour différents médias).

La moyenne pondérée des sondages analysés offre ce résultat, du pourcentage de vote le plus élevé au plus faible : PP (35,6 %), PSOE (25,2 %), VOX (15,3 %), Por Andaluca (8,6 %), Adelante Andaluca (4,1 %) , Ciudadanos (4%) et Andalousie Levantados (0,4%).

Les sondages reflètent également une perte de soutien dans la partie progressiste en raison de la fragmentation de la gauche. Le PSOE, désormais dirigé par Juan Espadas, ferait face au deuxième plus mauvais résultat du parti dans la région. Il y a près de quatre ans et sous la direction de Susana Díaz, les socialistes avaient remporté 27,95 % des suffrages. Cette fois, la moyenne des sondages donne à l’ancien maire de Séville 25,2% des voix.

Dans les partis qui se présentent comme une alternative au PSOE, les prévisions ne sont pas encourageantes. La pause entre Pouvons et Adelante Andaluca, la marque de la formation mauve aux dernières élections andalouses, se reflète dans les sondages. Si en 2018 Adelante Andaluca, le groupe mené par Thérèse Rodriguez a obtenu 16,18% des voix, dans cette nouvelle date d’élection, il ne dépassera pas 4,7%. Quant à la coalition Par l’Andalousiequi protège Yolanda Daz et qui réunit Gauche uniePouvons, Plus de pays Oui Verts-Equo, les prévisions ne sont pas si évidentes. Bien que le groupe dirigé par Inma Petit-fils a connu une hausse dans les sondages depuis début mai, les sondages publiés la semaine dernière ne sont pas si éclairants. Alors que l’enquête Sigma Dos lui donnait 10,5 %, celle du Centra (Centre d’études andalouses) lui donnait à peine 6,6 % dans son dernier baromètre.

Plusieurs sondages s’accordent à dire que les citoyens seront laissés sans représentation au Parlement régional. Celui qui jusqu’à présent était partenaire du gouvernement passera de 21 avocats à aucun. Dans le cas contraire, l’un des partis avec les meilleures prévisions de vote est Vox, comme cela s’est produit en Castille et Leon et qu’aujourd’hui pourrait être crucial pour l’avenir d’Andaluca. La formation désormais dirigée par Macarena Olona pourrait obtenir jusqu’à 20 sièges et 15% des voix et se hisser en troisième force au Parlement.

Même la CEI, qui vote habituellement à contre-courant de la moyenne des sondages privés, a donné au baromètre préélectoral d’hier une victoire confortable pour le populaire : avec 35,6 % de suffrages, l’organisme public a donné au PP un avantage de plus de dix points sur le PSOE (25,2%) et jusqu’à 49 sièges. La forte montée de Vox (15,3% ; 17-21 sièges) et la résistance de Ciudadanos ont fermé la porte dans la CEI à la gauche pour pouvoir articuler une alternative.

Selon l’enquête de l’organisme public, Ciudadanos pourrait être un élément clé si Moreno tente d’articuler un gouvernement du Conseil en solitaire. La CEI donne des oranges une intention de vote de 4,1%, ce qui permettrait au parti, malgré le sérieux recul annoncé par le sondage, d’avoir entre un et trois députés au Parlement d’Andalousie.