Apiculteurs migrants, éducateurs à l’environnement auprès des rapaces et taxidermistes du gibier

MANIFESTATION DU MONDE RURAL

Madrid est aujourd’hui occupée par des agriculteurs, des éleveurs et des chasseurs, mais aussi par les professionnels les plus méconnus du monde rural.

Eliseo et Miguel sont des apiculteurs transhumants.
Eliseo et Miguel sont des apiculteurs transhumants.AM ORTIZ

Juste un hibou du Bengale et un hibou sont attachés à son bras droit; yerikaun hibou grand-duc et Virginie, un aigle de Harris, tous les oiseaux de proie. Ils sont aux portes de la mairie de Madrid, sur la Plaza de Cibeles, tandis que la marée de gilets orange passe.

Voilà les agriculteurs, les éleveurs, les chasseurs, beaucoup de chasseurs, il ne doit pas y avoir de fusil de chasse opérationnel en Espagne ce dimanche. La manifestation de 20M Il a mobilisé jusqu’au coin le plus reculé du monde rural, pour que soient présents des métiers dont le lecteur ignorait sans doute l’existence.

Justo se consacre avant tout à l’enseignement des cours d’éducation environnementale dans les écoles, les instituts et les universités et se rend dans les salles de classe avec son Oiseaux de proie. Vous êtes ici pour protester contre la loi sur la protection des animaux qui, soucieuse de ce qu’il y a de mieux pour vos oiseaux, vous empêche de les emmener à vos causeries. « Regardez le bordel ici, vous les voyez stressés? », dit Justo tandis que les cloches sonnent autour de lui, les conques avec lesquelles les chasseurs appellent les chiens et même des pétards. « Pensez-vous que dans une classe d’enfants, les animaux seraient stressés? Si nous nous en passons, nous n’atteignons pas le cœur des enfants, avec eux une empathie brutale se crée ».

Quelques mètres plus loin, nous trouvons Élysée36 ans, et Miguel40 ans, venant de Les Hurdes (Cáceres). Le premier porte le costume blanc typique avec une maille sur le visage avec laquelle les ruches sont manipulées ; le second est déguisé en abeille. Il va sans dire qu’ils sont apiculteurs, mais leur particularité est d’être des apiculteurs transhumants.

Ils tiennent tous les deux une banderole sur laquelle est imprimée la photo d’un camion chargé de ruches et c’est ainsi qu’ils fonctionnent. « Comme cela se faisait auparavant avec le bétail, nous nous déplaçons à la recherche de la floraison, nous nous déplaçons vers n’importe quel point de l’Espagne à la recherche du printemps. Dès que nous sommes en Estrémadure comme dans le Nord ou dans Andalou« , disent-ils. Il n’y a pas d’espace pour rassembler tous les maux qui guettent leur entreprise, mais je connais le premier qu’ils mentionnent :  » Le prix du diesel est insupportable « .

Juan José Garoz Il est devenu très visible dans la manifestation, car il est venu avec une camionnette à laquelle il a accroché une remorque, et, au-dessus, il porte la sculpture d’un sanglier géant. Il est taxidermiste de pièces de jeu, un métier qu’il a hérité de son père, Jean Garoz, très primé dans les salons de chasse. Leur emploi dépend donc de la présence de gibier. « S’ils me cherchent un autre travail, je changerai », dit-il en haussant les épaules. La famille possède un musée, où elle expose ses plus belles pièces, dans Les Ybènes (Tolède).

Le sanglier du taxidermiste cesse bientôt d’être visible car les gens grimpent dessus pour avoir une meilleure perspective et parmi ceux du haut, inaccessibles, on dit qu’il y a un extremeo très célèbre, car c’est une hache dans le chasser avec des furets; qui consiste à les mettre dans les terriers pour faire fuir les lapins.

L’histoire de influenceur Le Pencho -un million de followers sur Facebook- est raconté dans un autre article mais il convient de mentionner ici ce qu’il fait : « Je capture les animaux dans les fermes où ils font des dégâts et je les emmène dans les fermes où ils sont nécessaires : lapins, sangliers, lièvres, colombes, pigeons… », explique-t-il.

Samuel Priéto cultive des céréales, des tournesols et des légumes dans horche (Guadalajara) et est « un agriculteur, chasseur et torero, l’ennemi public qu’il faut enterrer », selon sa propre définition. Il attire l’attention car il pousse un caddie où, en plus du frigo avec des bières bien fraîches, il transporte des morceaux de gazon artificiel enroulés et des bidons d’herbicide vides sur lesquels le prix a été écrit au feutre : 20 euros sur le petit ; 400 qui ressemble à dix litres. « Le prix de l’herbicide a baissé de 20 euros le litre à 40 en seulement un mois », dit-il.

Les Cantabres César (43 ans) et Alfred (45) portent ce qui sont probablement les plus grandes sonnailles de la démonstration, pas moins d’un demi-mètre. Ils se consacrent à l’élevage de vaches pour la viande et la chasse et parmi leurs premières ruines, ils mentionnent le loup, dont ils ne peuvent se défendre des attaques car il s’agit d’une espèce protégée. Celui-ci, dit César en désignant Alfredo, le loup a déjà tué neuf poulains cette année.

José Martinez, un agriculteur de 63 ans de Jaén, regarde le défilé depuis les marches de la mairie. Il a déjà des callosités dans d’autres manifestations, mais celle-ci l’a vraiment surpris. « Quel outrage, quel outrage ! Je n’ai jamais vu autant de monde.