Ciudadanos défie le PSOE de soutenir une loi pour poursuivre les hommages à l’ETA avec des amendes sévères

La proposition du parti Arrimadas lève des sanctions entre 50 000 et 250 000 euros pour les promoteurs de ce type d’acte

Le membre de l'ETA Xabier Ugarte, à son arrivée à O
Xabier Ugarte, de l’ETA, à son arrivée à Oate, en 2019.EFE

Plus d’hommage à l’ETA sans punir. Quoi que les prisonniers du gang terroriste disent maintenant sur leur prédisposition qu’il n’y en aura plus à l’avenir. Ciudadanos porte ce mardi au Congrès des députés une loi ambitieuse qui veut mettre fin à l’impunité dans laquelle de nombreux actes d’accueil de membres de l’ETA qui sortent de prison sont désormais bloqués et que, malgré « l’humiliation des victimes », les tribunaux jugent il est difficile de poursuivre pour la protection – disent-ils – de la liberté d’expression.

Face aux problèmes manifestes de sanction de ces ongi etorris, le parti dirigé par Ins Arrimadas propose d’ouvrir une nouvelle voie légale pour poursuivre l’accueil des membres de l’ETA par des moyens administratifs, bien plus simples que criminels, à travers de fortes amendes financières aux responsables. Il punira et dissuadera de sa poche.

Le problème du retour des ongi etorris a alarmé cet été avec l’hommage déguisé en défilé que l’ETA a reçu à Bilbao Agustn Almaraz. Applaudissements, musique et défilé avec des dizaines de personnes pour recevoir un meurtrier de quatre personnes. Eh bien, la loi proposée par Ciudadanos élève des sanctions allant de 50 000 à 250 000 euros aux promoteurs de ce type d’actes en l’honneur des terroristes. Des actes qui restent désormais impunis.

Le parti libéral défie le PSOE de soutenir au Congrès la recevabilité de ce projet de loi après avoir trouvé un accord avec EH Bildu pour les budgets généraux de l’État de 2022. Eh bien, ce serait mettre en pratique les propos de la ministre de la Justice, Pilar Llop , alors qu’il y a à peine un mois elle réprimandait la gauche nationaliste qui humilie les victimes du terrorisme en participant à la ongi etorris. Celui d’Almaraz comptait sur la complicité de Sortu, le principal parti qui compose la coalition EH Bildu, qui a également diffusé les images.

La dénonciation de ce type d’actes pour glorification du terrorisme se heurte depuis longtemps à l’interprétation qu’en fait la Cour nationale, qui exige presque une incitation au crime pour condamner les responsables.

Pour cette raison, la voie alternative trouvée par Cs est de recourir aux amendes et non à la prison pour punir sévèrement « les actes liés à l’hommage public, à l’attribution publique de distinctions, à l’apologie individuelle ou collective ou à l’exaltation du terrorisme, des terroristes ou des organisations terroristes, ou qui discréditent, dénigrent, offensent ou humilient les victimes du terrorisme ou leurs familles ».

Pour les Citoyens, le communiqué diffusé ce lundi par des détenus de l’ETA demandant que les accueils cessent d’être « publics » pour être « discrets » ne sera pas un prétexte pour masquer la sanction des hommages dans une loi. Mxime quand, ils visent du jeu Orange, les membres de l’ETA n’ont aucune crédibilité.

La condition de Cs

Quant au PSOE, Ciudadanos prévient le gouvernement que la « mémoire démocratique » ne s’arrête pas avec la dictature franquiste, mais continue avec ceux qui ont défendu la démocratie contre l’ETA. Et elle pose comme condition au Parti socialiste son soutien à cette loi pour négocier toute autre question parlementaire.

S’il y a un non, comme on le craint, et plus après la déclaration des prisonniers, le dialogue entre Ciudadanos et le PSOE pourrait être pratiquement terminé pour le reste de la législature. « Ce sera difficile pour nous de ne les soutenir absolument rien », expliquent-ils depuis le parti. Orange.

L’initiative citoyenne va au-delà de la ongi etorris, car il aborde une « réparation globale des victimes ». Un autre des aspects les plus novateurs de la loi est l’extension du statut de victime du terrorisme à tous ceux qui ont été persécutés ou qui ont dû fuir le Pays basque menacés par la violence de l’ETA. Pour eux, le plein recouvrement de leurs « droits politiques » est demandé et qu’ils puissent voter dans cette communauté autonome même s’ils vivent à l’étranger.

La loi exige également l’inclusion dans l’éducation d’informations sur l’activité criminelle du gang ou de rendre hommage aux victimes dans les rues de leurs lieux ou pour les municipalités de placer des plaques commémoratives où les meurtres ont eu lieu. De même que les consistoires sont tenus d’effacer de la rue ou de l’espace public toute allusion ou trace permettant de reconnaître ETA.