Condé-Pumpido retire de son vote les expressions les plus dures après les protestations de six magistrats : « Elles sont inutiles et inappropriées »

Les six signataires de la sentence de l’état d’alerte ont réclamé le président de la Cour constitutionnelle. Les mots « profane » et « avocat de salon » disparaissent

Magistrat C
Le magistrat Cndido Conde-Pumpido, lors d’une apparition au Sénat.JAVIER BARBANCHO

Le magistrat Cndido Conde-Pumpido a retiré de son vote privé certaines des références les plus sévères aux six magistrats de la Cour constitutionnelle qui ont signé la sentence sur l’état d’alerte.

Tous les magistrats concernés ont adressé lundi une lettre au président du tribunal dans laquelle ils qualifiaient certaines des expressions d' »inutiles et inappropriées », précisant qu’elles impliquaient « un manque de respect institutionnel pour le tribunal et aussi personnellement pour les magistrats.  » Et ils ont souligné quelles expressions ils ont rejetées.

Contrairement au texte initialement prévu par le magistrat, le vote notifié lundi soir n’appelle plus ses confrères « avocats de la salle d’audience ». « Dans un exercice plus typique d’un juriste de salon que du plus haut interprète de la Constitution… » commençait l’une des phrases du projet, qui disparaît désormais.

Ses six collègues ne sont plus non plus des « laïcs », car la phrase explicative qui disait qu' »une telle conception, plus typique du laïc que du plus haut interprète de la Constitution, a disparu. […] ».

Le texte final ne dit plus que la majorité a fait « une interprétation extravagante » de la Constitution.

Encore une phrase qui tempère. Là où le projet disait que préférer l’état d’exception à mieux sauvegarder les droits « c’est ne pas comprendre le système des droits fondamentaux », le « comprendre » est remplacé par le « comprendre », moins abrupt, et avec un « à mon avis » devant.

Le « raccourci » continue

Et autre. « C’est une conception curieuse des droits fondamentaux », a d’abord déclaré Conde-Pumpido. Désormais, « curieux » reste dans l’évidence « discutable ».

Malgré tout, le vote n’est pas fluide. Conde-Pumpido maintient plusieurs références au fait que la condamnation a cherché un « raccourci » pour déclarer le confinement inconstitutionnel, malgré le fait qu’il s’agissait de l’une des mentions que ses collègues ont expressément rejetées. Mais en tout il y a des degrés. Dans l’un des paragraphes, le « simple raccourci » devient « raccourci ». Et dans cette même phrase la mention de la « très mauvaise argumentation » de la majorité n’apparaît plus.

La correction de l’ancien procureur général de l’Etat est intervenue après que les six magistrats de la majorité ont adressé une protestation au président du TC. La plainte écrite est signée par les magistrats Pedro Gonzlez-Trevijano (orateur du jugement), le vice-président Encarnacine Roca, Antoine Narvez, Alfredo Montoya, Ricardo Enriquez Oui Santiago Martnez-Vares.

Le président est intervenu et le magistrat dissident a peaufiné le texte initial, dont le reste des magistrats avait connu vendredi le brouillon tel qu’il avait été divulgué dans divers médias.