De Prada ouvre la porte pour accorder des permis aux membres de l’ETA qui n’ont pas présenté leurs excuses aux victimes

Le magistrat modifie les critères que la Cour nationale a maintenus pour accéder aux avantages pénitentiaires

Le magistrat Joseph
Juge José Ricardo de Prada, au Congrès.PE

L’Audiencia Nacional a modifié les critères qu’elle maintenait dans l’octroi des autorisations de sortie aux détenus de l’ETA. Dans une résolution dont le magistrat José Ricardo de Pradale tribunal a estimé l’appel de l’ETA Gorka Loran Lafourcade et elle lui a accordé le permis que le parquet s’était opposé et que le juge de surveillance de la prison avait rejeté.

La nouveauté de l’ordonnance est que les exigences que la chambre criminelle maintenait pour autoriser les détenus des gangs à sortir dans la rue sont abaissées. Jusqu’à présent, la Cour exigeait que celui qui demandait l’avantage ait présenté ses excuses aux victimes du terrorisme et qu’il l’ait fait de manière crédible. Le tribunal n’a pas validé les lettres génériques et standardisées parmi les détenus qui, a-t-il compris, étaient des « finalistes » et ne cherchaient qu’à accéder aux avantages pénitentiaires.

D’autre part, l’ordonnance de la première section commence par dire que la loi n’exige pas un repentir « absolument » ou une demande de pardon pour obtenir des permis. « La circonstance exprimée qu’il n’existe aucune trace d’un détenu exprimant son repentir et demandant pardon aux victimes n’est en aucun cas une exigence légale pour l’obtention d’un permis de prison et sa seule appréciation possible recevable à ce stade est purement indicative (et non comme une obligation) d’une bonne évolution carcérale, qui est également déductible d’autres éléments ».

Pour le cas spécifique de Loran Lafourcade, ces « autres éléments » qui ouvrent la porte aux permis sont le bon casier judiciaire et la proximité de la fin de sa peine. Les 20 ans qui lui ont été imposés prennent fin en décembre 2023. De plus, la prison de lave dans laquelle il est interné s’est prononcée en faveur de l’autorisation des sorties.

Lettre avec la ressource

Selon le nouveau critère mis en avant dans cette affaire, désormais l’absence de repentir ou de pardon concret peut être remplacée par d’autres données, selon la résolution que, avec De Prada, les magistrats et François Vieira (président) et Maria Fernanda García.

Le tribunal utilise également une lettre du prisonnier qu’il n’a pas présentée avant de demander les permis, mais lorsque ceux-ci ont été refusés, il a dû faire appel de la décision du juge de surveillance devant la chambre criminelle du tribunal.

Son appel était accompagné d’un bref disant que pendant son séjour en prison, il a « mûri » et a « réfléchi ». « Je ne pense pas de la même façon que je pensais quand j’ai commis ces crimes. Ma vie, ma façon de penser, a évolué. Je suis conscient que l’organisation à laquelle j’appartenais a causé beaucoup de souffrance à beaucoup de gens, et j’ai la nécessité de reconnaître cette souffrance car, même si les crimes que j’ai commis n’ont pas fait de victimes directes, je ressens la douleur de toutes les victimes que l’ETA a causées […] Une douleur et une souffrance que je regrette profondément. »

« avis positif »

Face à la méfiance avec laquelle la section qui a résolu tous les recours avait jusqu’à présent reçu la plupart des lettres de repentir allégué, l’ordre soutient qu' »en aucun cas cette lettre ne peut être appréciée négativement ou avec mépris, transmettant ainsi au détenu un message de désapprobation, incompréhension ou rejet, mais au contraire, une critique positive doit être formulée pour renforcer sa position clairement exprimée de recherche intense de resocialisation et de réinsertion sociale ».

Le rapporteur de la résolution vient de rejoindre la première section de la Cour, qui examine les ressources sur les autorisations et les libérations des membres de l’ETA. La modification – provoquée par le départ de deux magistrats de la Cour constitutionnelle – a suscité l’inquiétude des associations de victimes, qui jugent De Prada toujours enclin à accepter les thèses des accusés ou déjà condamnés pour terrorisme.