De Pujol à Aragons, le livre noir du nationalisme

Une œuvre chorale révèle la stratégie du sécessionnisme et son effet « dévastateur » en Espagne

Manifestation
Manifestation en faveur des leaders indépendantistes en prison ou fuyant la justice, en 2018.
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La division de l’indépendance au Parlement a été utilisée par des secteurs du gouvernement pour affirmer que nous sommes confrontés au début de la fin de la procs grâce à la boîte de dialogue d’opération. Cependant, des voix éminentes du constitutionnalisme avertissent qu’il est entré dans une nouvelle phase, plus subtile et éloignée de l’émeute de rue, et donc plus dangereuse. C’est ainsi qu’il le fait remarquer Le livre noir du nationalisme (Deusto). Ouvrage collectif auquel des journalistes ont participé, entre autres Épée d’Arcadi, Federico Jimnez Losantos, David Jimnez Torres, Antonio Cao, Pablo Planas, Iaki Ellakura et Pepe Albert de Paco, et dont EL MUNDO avance quelques extraits.

Cet essai aborde depuis le début de procs, lorsque le gouvernement de Jordi Pujol lance le soi-disant programme 2000, à sa mutation actuelle dans un virus populiste qui a bondi du Parlement au Congrès. Dans le chapitre Programme 2000 : Ou comment nationaliser l’esprit des Catalans, écrit par le professeur et ancien adjoint de Cs Antonio Robles, le chiffre de Pujol comme promoteur de la tentative de rupture : La Catalogne nationaliste face à l’Espagne depuis la « rêverie » de 2017 n’est pas sortie de nulle part, elle est le résultat d’un long processus de propagande, d’endoctrinement, de mauvaise foi et d’un manque de loyauté envers le État de la part du gouvernement de la Generalitat depuis l’arrivée au pouvoir de Pujol en 1980. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer avec des preuves irréfutables que le fil conducteur entre Pujol et le procs pour la publication d’un programme de 33 pages avec trois annexes rédigé à la fin des années 1980, dont l’existence a été tenue secrète pendant trois décennies…

Un processus qui a fracturé la Catalogne politiquement et socialement, mais qui a également affecté le système politique espagnol dans son ensemble. C’est la thèse que soutient le professeur et chroniqueur de ce journal David Jimnez Torres dans le chapitre Nationalisme catalan et démocratie espagnole: La crise de 2017 a également eu des conséquences importantes qui ne se sont pas limitées à la Catalogne. Car le processus sécessionniste a eu un effet dévastateur sur les institutions autonomes catalanes, mais il a également soumis celles de l’Espagne dans son ensemble à une grande tension. La couronne et le pouvoir judiciaire ont subi une usure importante en raison de leur opposition à l’assaut sécessionniste contre la légalité constitutionnelle. Et cette érosion s’est poursuivie les années suivantes, notamment en raison du rapprochement du PSOE avec les partis nationalistes et de sa volonté de les réhabiliter politiquement pour justifier les accords qui ont soutenu la présidence Sanchez.

Ce livre choral, promu par l’éditeur Myriam tey, analyse aussi la complicité de l’église catalane. L’avocat et collaborateur d’EL MUNDO Oriol Trillas écrit : Le nationalisme a toujours eu une racine confessionnelle indéniable, particulièrement marquée par le boom catholique qui a eu lieu au cours du XIXe siècle, fortement influencé par le carlisme local. À partir des années 60 du siècle dernier, la pratique religieuse languissait, devenant aujourd’hui la région espagnole la plus sécularisée. Cependant, il a toujours voulu avoir un chemin ecclésial. Du confessionnal Pujol, qui a commencé avec le groupe Crist en Catalogne, au taux élevé d’hommes politiques qui sont passés par le séminaire.