Des agents de santé catholiques présentent un manifeste en faveur des soins palliatifs avant l’entrée en vigueur de l’euthanasie

Ils affirment que « l’aide à l’amélioration de la mort ne peut être assimilée à la suppression de la vie » et signalent des problèmes d’éthique et de droits fondamentaux

Applaudissements au Congrès après l'adoption de la loi sur l'euthanasie.
Congrès, après avoir approuvé l’euthanasie.SAMUEL SNCHEZ

La Ordre des Camilliens Religieux en Espagne, Les Hospitaliers de San Juan de Dios, Hôpitaux catholiques de Madrid, la Conférence espagnole des religieux (CONFÉRER) et Fédération Lares ont présenté ce mercredi un manifeste devant la Loi sur l’euthanasie, approuvée le 18 mars et qui entre en vigueur ce vendredi 25 juin.

L’euthanasie est un débat qui divise la société et les facultés de médecine. Face aux arguments du Gouvernement et de la majorité parlementaire qui ont donné leur feu vert à la légalisation de l’euthanasie en Espagne, les signataires du manifeste pointent du doigt les problèmes éthiques qu’implique la régularisation de cette pratique en Espagne.

Le groupe s’engage à promouvoir soins palliatifs, qu’ils jugent suffisante pour garantir la droit de mouriravec dignité et éviter de souffrir en fin de vie. La loi défend le processus d’aide à la mort, avec le principe d’autonomie personnelle pour permettre l’euthanasie, mais les signataires du manifeste considèrent qu’il y a des limites à ce principe et que l’acte de provoquer la mort doit rester interdit.

Les organisations présentes insistent également sur le concept de compassion, qu’elles définissent comme une façon d’aider le patient atteint d’une maladie incurable. Comme expliqué par le docteur Jos Mara Galn, interniste qui représente le Comité d’éthique des soins de santé de San Juan de Dios, « l’aide à améliorer la mort ne peut être assimilée à la suppression de la vie ».

Le texte du manifeste débute par les constats des signataires : « S’il n’y a pas d’accompagnement social dans les situations de fin de vie, cela peut générer du désespoir et un désir de ne pas vivre. Ceci, considèrent-ils, ne peut pas être résolu en concevant la mort comme une solution. Ils considèrent cette accélération du processus comme « un dommage irréparable qui ne peut être infligé à personne ». En outre, ils déclarent que fournir une assistance pour aider une personne à mourir, même s’il est inscrit dans un cadre légal, supprime une personne supprimée aux mains d’autrui.

Les signataires dénoncent une « instrumentalisation de la profession de santé qui est aux mains de l’Etat ». La vision d’une vie et d’une mort dignes dans ce manifeste est liée à la nécessité de vivre de manière commode, ce qui implique le recours aux soins palliatifs. Et ils précisent la dimension universelle que la loi accorde à ce droit de mourir, qui selon eux remet en cause les droits fondamentaux inhérents à chaque individu.

Après l’énumération de plusieurs points clés, le manifeste veut offrir un accompagnement global, qui aide à vivre le processus de la mort en essayant d’alléger la souffrance. En fait, il propose la sédation palliative comme alternative, si les autres mesures ne sont pas efficaces. Ils définissent ce manifeste comme un « engagement professionnel et spirituel » pour surmonter la souffrance, même lorsque la vie devient plus difficile.