ERC maintient la pression sur le gouvernement après l’échec de la réunion en raison de la crise des quotas de Netflix

Nadia Calvi
Nadia Calvio et Flix Bolaos, ce mercredi.EFE

Près de trois heures de réunion. Ce n’est pas juste une autre raquette. C’est une crise grave, c’est comme ça qu’ERC le prend. La formation indépendantiste, le PSOE et le secteur socialiste du gouvernement n’ont pas réussi à conclure un accord lors de la longue réunion qu’ils ont tenue dans l’après-midi et la nuit de ce mercredi. Ils ont commencé à continuer à parler pour atteindre un point de rencontre dans la loi sur l’audiovisuel qui satisfasse à la fois et empêche les républicains d’ébranler l’approbation finale des budgets généraux de l’État et la majorité qui soutient la gouvernance de Pedro Sánchez.

La décision de l’exécutif selon laquelle la loi sur l’audiovisuel n’oblige pas les plateformes étrangères telles que Netflix, HBO, Disney ou Amazon à allouer un quota de 6% de leur production au catalan, comme le PSOE en a convenu avec ERC, a déclenché une crise qui mobilise le gouvernement et le PSOE pour baisser la tension. Pour les Catalans, la question de la langue est cruciale. Mais, pour le moment, il n’y a pas d’eau pour le feu, bien que des travaux se poursuivront dans les prochains jours pour tenter de l’éteindre.

La réunion télématique, « constructive », telle que définie par les sources socialistes actuelles, a permis de vérifier qu’il existe une « différence importante » d’interprétation sur la question de savoir si les plateformes étrangères peuvent être contraintes ou non à respecter ce quota de 6%. A partir d’aujourd’hui, les contacts et l’échange de propositions et de documents vont se poursuivre, expliquent ces sources, pour aplanir cette différence et parvenir à un accord.

Comme cela s’est produit avec le PNV et son mécontentement d’être déplacé par Bildu dans la négociation budgétaire, le PSOE a été rapidement activé, en l’occurrence le même mardi soir, pour « calmer » la colère d’ERC et réduire la tension. Au-delà du choc suscité par la loi sur l’audiovisuel, Pedro Snchez est conscient que pour porter la législature jusqu’en 2023, il a besoin du soutien des nationalistes.

Les 155 votes que le PSOE et United We peuvent ajouter sont insuffisants pour valider les mesures promues par le gouvernement, que Sanchez a ordonné d’intensifier le travail au Conseil des ministres pour insuffler de l’oxygène dans une réactivation économique qui avance à un rythme plus lent que prévu par Sanchez.

Et cette faiblesse parlementaire rend presque indispensables les 18 voix que rajoutent ERC et Bildu – qui prônent l’unité d’action au Congrès – ou les six du PNV. Cela explique la réaction rapide à éteindre les incendies avec ces partenaires qui soutiennent le gouvernement, car briser le bloc dit d’investiture dynamiserait la « stabilité » proclamée par les ministres après le feu vert du Congrès aux Budgets.

Les contacts, les appels du gouvernement à l’ERC et la volonté de négocier des améliorations de la loi sur l’audiovisuel, c’est-à-dire dans les limites des limites autorisées par la directive européenne, selon la vice-présidente Nadia Calvio, ont été la réponse rapide du gouvernement à la Décision de l’ERC qu’ils pourraient repenser leur soutien aux budgets.

La réunion de cet après-midi des dirigeants du PSOE et de l’ERC – le PSOE a même assisté aux ministres Flix Bolaos et Mara Jess Montero – précédée d’une « technique », également télématique, au cours de laquelle les points de rapprochement ont été explorés. Aucun rendez-vous n’a servi à débloquer.

Le gouvernement veut tempérer les esprits des nationalistes car il ne veut plus retarder l’approbation des budgets. Son but était d’empêcher les changements au Sénat de revenir au Congrès pour un nouveau vote. Si l’approbation pouvait être le 22 décembre au Sénat, mieux vaut attendre le 28 au Congrès.

Et tout en essayant de réorienter la relation avec ERC, le PNV continue de se faire chouchouter, ce que la ministre des Finances, Mara Jess Montero, définit comme un « partenaire prioritaire ». Le PNV est sur le point d’obtenir du gouvernement qu’il aide le Pays basque à terminer les travaux du Train à Grande Vitesse (TVH) avec l’enterrement prévu à Vitoria et Bilbao.

Les contacts s’intensifient également avec le PSOE et le Gouvernement. Le président nationaliste basque, Andoni Ortuzar, veut clôturer cet accord avant que le budget ne soit finalisé au Sénat ces jours-ci.