Flambée de violence à La Lnée: « Ils sont comme une guérilla, je n’ai jamais rien vu de tel »

Témoignage de l’un des agents sur la ligne de front après trois nuits d’attaques, de barricades et d’incendies, y compris des coups de feu sur une camionnette

Impact des balles sur la vitre de la camionnette
Impact des balles sur la vitre du fourgon de police attaqué à La Linea.LE MONDE
  • Trafic de drogue Deux personnes meurent à La Linea après que leur bateau coule et les voisins reçoivent la police avec des pierres
  • Champ de Gibraltar Une foule proteste contre la mort de deux personnes noyées à La Linea

Il était de service le jour où les deux se sont noyés et nous sommes allés de l’avant pour prendre des photos et voir à quoi nous n’étions pas confrontés. Nous étions dans une voiture camouflée et nous avons trouvé la route bloquée, avec des conteneurs en feu. Nous avons dû faire demi-tour, mais avant de le savoir, nous étions encerclés et ils ont commencé à nous jeter des pierres. Nous étions à leur merci jusqu’à ce que nous puissions sortir.

Ce qui précède fait (partie) de ce qui s’est passé lundi dernier, lorsque des violences ont éclaté dans les rues de La ligne de la Concepcin (Cdiz) et, tout particulièrement, dans le quartier de Tunara, après que deux de leurs voisins se sont noyés et que le canular s’est répandu que la Garde civile ne les a pas aidés.

Le témoignage est de Daniel -le nom est fictif pour protéger son identité-, un agent de la police nationale qui est en poste dans la municipalité de Linense depuis plus d’une décennie et qui est un témoin direct de la vague de violence qui a été déchaîné à Atunara et qui relie directement le clans de trafic de drogue qui ont leur champ d’opérations sur The Line. La voiture camouflée dans laquelle il conduisait lorsque lui et son partenaire ont été attaqués en atteste.

Après trois nuits d’altercationsAvec les membres des forces et corps de sécurité sur la cible et les rues et le mobilier urbain victimes du vandalisme et des incendies, avec des barricades, la spirale violente a fait un saut qualitatif hier. Si jusqu’à présent les armes utilisées contre les agents étaient des pierres et des bouteilles, hier elles sont passées aux balles et une camionnette s’est ennuyée.

Ils ont utilisé un fusil de chasse et des balles pour abattre des sangliers, ainsi que des plombs, qui ont réussi à pénétrer dans le treillis métallique qui protège la vitre du véhicule de police et le verre lui-même. Il n’y a pas eu de blessés, mais, dit Daniel, maintenant nous allons avec lui sécurité du pistolet supprimée.

Renforts de police

Parmi les agents habituellement stationnés à La Lnée – et à qui des renforts de Équipement anti-émeute-, une peur supplémentaire s’est installée lorsqu’ils sortent dans la rue car, raconte Daniel, la violence de ces jours n’a rien à voir avec ce à quoi ils ont été confrontés ces dernières années.

Ces jours-ci, la police reçoit des appels à l’aide qui s’avèrent être faux, un crochet pour tendre une embuscade. Hier, ils ont mis en garde contre un enfant enfermé dans une voiture et c’était un mensonge, souligne-t-il.

Pas même après en 2018, en octobre, le clan narco de La CastaaÀ ce moment-là, les barons de la drogue de La Lnea ont pris d’assaut l’hôpital pour sauver leur lieutenant, Samuel Crespo. Même la vague d’attaques de véhicules n’est pas comme ça.

Il est comme une guérilla«Je n’ai jamais rien vu de tel», souligne ce policier vétéran convaincu que cette violence ne s’improvise pas et qu’elle ne survient pas par hasard. Ceci est organisé, affirmé et signalé aux organisations de trafiquants. Du début jusqu’à la fin.

Parmi les informations que la police a reçues ces jours-ci sur les altercations, Daniel met en avant celle qui lie la noyade des deux hommes à une prétendue manœuvre de distraction des trafiquants de drogue pour décharger calmement une cache sur l’une des plages de la ville. ville qui est devenue incontrôlable.

Et la réaction a été de blâmer les forces de sécurité avec des canulars qui ont couru comme une traînée de poudre et qui ont fini par incendier le quartier d’Atunara, qui est l’épicentre de la drogue à La Lnea.

Pour se faire une idée de l’ampleur de la violence qui est vécue ces jours-ci dans la commune limitrophe Gibraltar, Daniel détaille que chaque nuit est un bataille de camp et qu’en seulement trois jours, 74 balles en caoutchouc ont été tirées, chose absolument inouïe là-bas.

Ceci, pense-t-il, est le produit d’années et d’années passées à jouer avec impunité et va plus loin en s’assurant que même le pilonnage des voitures de police n’a pas reçu la punition que l’on pourrait attendre.

Dans ce contexte, des syndicats comme le SUP ont déjà fait entendre leur voix et réclamé davantage de moyens de protection pour les agents, la plupart n’ayant même pas de gilets pare-balles. Nous allons torse nu, dit Daniel graphiquement.