José Luis Moreno déclare devant la Haute Cour nationale : « Je ne suis pas capodastre et je n’ai pas de figures de proue »

Le producteur comparaît pendant trois heures et dément avoir tenté de cacher des fonds à la justice : « Mes sœurs me paient au jour le jour »

Jos
Jos Luis Moreno, ce jeudi, à la Cour.J. BARBANCHO

Producteur José Luis Morenoa comparu pendant trois heures ce jeudi devant la Haute Cour nationale pour l’escroquerie présumée enquêtée dans le L’affaire Titella. « Je ne suis le patron de rien », a déclaré l’accusé devant le juge Ismaël Moreno.

Le producteur, mis en examen pour escroquerie, blanchiment d’argent, organisation criminelle et vol d’avoirs, a nié avoir utilisé des figures de proue dans ses opérations suspectes. « Je ne pouvais pas les supporter », a-t-il déclaré, selon des sources proches du communiqué.

À un moment donné du long interrogatoire – au cours duquel il a répondu aux questions de sa défense, du procureur anti-corruption et d’autres personnes impliquées – Moreno est devenu ému en décrivant la situation dans laquelle il s’est retrouvé après l’opération policière. « Mes sœurs me paient au jour le jour », a-t-il dit, niant avoir tenté de cacher ses avoirs à la justice depuis que l’affaire a éclaté.

L’enquêté a mis en lumière qu’il a été à l’origine de plus de 3 000 productions et avoir facturé plus de 150 millions d’euros. Ce travail, soutient-il, est incompatible avec celui d’exercer, en plus, la « cheville ouvrière du crime ».

« Bite », le nom d’une série

Le Parquet l’a interrogé sur les annotations des agendas qui lui ont été saisis. Par exemple, à cause du mot « mordant » qui apparaît à côté du nom d’un ancien directeur de contenu de TVE. « Fermez le contrat du directeur et mordez », lit-on.

Sa réponse a été que « morsure » est le nom d’une série de fiction qui était déjà très avancée et qui se concentrait sur un policier qui était payé morsures.

Parmi les accusations figure son ancien partenaire Alexandre Römmer, avec lequel il a préparé une production sur San Francisco de Ass qui n’a pas vu le jour. Roemmers soutient que Moreno lui a escroqué 35 millions avec le projet.

Le ventriloque s’en défend et a contribué à la cause ce qui a déjà été filmé dans la série. Il a également souligné que c’était Roemmers qui l’avait approché pour entreprendre le projet, et non l’inverse.

Le « bébé » de Moreno

Il a également évoqué un autre projet qu’il a décrit comme son « bébé ». Il s’agissait de la plateforme vidéo Youmore, avec laquelle Google cherchait à récolter des fonds en postant sur Internet des vidéos sur lesquelles il avait des droits.

Selon les enquêteurs, son ex-partenaire le bodybuilder tchèque Martin Mester il était en fait sa figure de proue. Moreno l’a nié, soulignant qu’il ne participait pas à cette société, peu importe à quel point il était « son alma mater ».