La Commission d’éthique judiciaire estime que les juges ne devraient pas participer à un «débat houleux à la télévision».

La Commission comprend que la liberté d’expression a des limites qui découlent de leur statut de représentants du pouvoir judiciaire.

Le président de la CGPJ, Carlos Lesmes (debout), dans un acte, en 2019.

Le président de la CGPJ, Carlos Lesmes (debout), dans un acte, en 2019.
PISCINE / EFE

La Commission d’éthique judiciaire considère qu’il est déconseillé aux juges et aux magistrats de participer à des programmes ou à des médias qui, en raison de leur format, peuvent inciter à un débat houleux, au sensationnalisme ou sont identifiables par le grand public comme idéologiquement alignés sur une option politique biaisée et non plurielle.

La Commission arrive à cette conclusion lorsqu’elle répond à une question sur la manière dont l’apparence d’impartialité des juges peut être affectée du fait de leur collaboration avec les médias dans les différentes modalités possibles.

L’avis a été préparé par cet organe, indépendant des organes directeurs du pouvoir judiciaire, composé de six membres de la carrière judiciaire – élus directement par les juges et magistrats espagnols – et par un expert universitaire en éthique ou philosophie du droit.

Cette question, qui a été traitée de manière approfondie et sous des angles différents par la Commission dans des avis précédents, affecte plusieurs des principes inclus dans le texte des principes d’éthique judiciaire – dont l’esprit coïncide avec les principes de Bangalore sur la conduite judiciaire -, tels qu’ils sont celui de l’indépendance -principe numéro 9-, celui de l’impartialité -nombres 16, 19 et 20- et celui de l’intégrité -nombres 22 et 31-.

Le statut du juge

Le rapport part du principe que les membres de la carrière judiciaire jouissent, comme tout citoyen, du droit fondamental à la liberté d’expression et peuvent donc intervenir dans les médias et les réseaux sociaux.

Cependant, la Commission comprend que l’exercice de ce droit fondamental par les juges et les magistrats a des limites qui découlent de leur statut de représentants de la magistrature, c’est pourquoi leur intervention dans les médias et les réseaux sociaux doit toujours être présidée par le respect de la principes d’indépendance, d’intégrité, d’impartialité et de transparence.

En d’autres termes, les membres de la carrière judiciaire doivent exercer leur liberté d’expression avec la prudence et la modération nécessaires pour préserver leur indépendance et l’apparence d’impartialité et, avec eux, la confiance des citoyens dans la justice.

Realizada de este modo, con respeto a los citados principios, la intervencin de jueces y magistrados en los medios de comunicacin y en las redes sociales cumple la funcin pedaggica de explicacin de la ley y del modo en que los derechos fundamentales operan en el seno de Procès judiciaire.

Le devoir de prudence du magistrat

La Commission rappelle qu’il appartient au juge d’apprécier dans chaque cas l’étendue de la prudence et de la modération que les principes exigent dans l’exercice de leur droit à la liberté d’expression. Et vous devez toujours essayer de garder à l’esprit que les citoyens qui sont les destinataires de vos manifestations vous identifient comme représentant d’un pouvoir de l’État.

Ce devoir de prudence doit être encore plus grand lorsque l’intervention du juge est requise dans certains médias, où le sensationnalisme ou la confrontation sont recherchés dans des matières sensibles à l’opinion publique.

C’est le cas, par exemple, des programmes de la «presse rose», de la «presse tabloïd» ou des rassemblements télévisés, dont les audiences sont estimées à des millions de personnes, «qui peuvent déclencher des débats passionnés et ne convenant pas à la nuance. et ceux que toute opinion du juge peut être comprise par un professionnel du droit, mais mal interprétée par le public en général, de sorte que le risque que la confiance des citoyens dans l’administration de la justice soit en danger est très grand « , car c’est aussi le possibilité que «les principes éthiques essentiels tels que l’intégrité, l’indépendance et l’impartialité soient affectés».

L’intervention des juges et des magistrats dans ce type de médias ou de programmes peut être considérée comme déconseillée en raison du risque élevé d’atteinte aux principes éthiques qui devraient guider l’action des membres de la carrière judiciaire.