La Constitution rejette la manœuvre de la Table parlementaire qui a empêché Iceta de présider le Sénat

La plénière examine l’appel des socialistes et dit qu’elle n’aurait pas dû autoriser un système de vote qui permet de bloquer le candidat au poste de sénateur par désignation autonome

Miquel Iceta, avec le maire de Séville, Antonio Mu
Miquel Iceta, avec le maire de Séville, Antonio Muoz, dans les travaux de réhabilitation de l’ancienne usine d’artillerie de Séville.EFE

La manœuvre de la Table parlementaire qui, en mai 2019, a empêché Miquel Iceta d’être président du Sénat a violé le droit de participation politique du leader socialiste catalan, selon la Cour constitutionnelle.

La session plénière du TC a estimé le recours d’amparo présenté par le groupe socialiste au Parlement contre les actions du Bureau. Le 8 mai 2019, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a annoncé qu’Iceta serait le prochain président de la Chambre haute, ce qui exigeait qu’il soit préalablement élu sénateur par nomination autonome.

Cela ne s’est pas produit parce que la Table a choisi de s’entendre sur un vote électronique secret qui a permis de rejeter la proposition et donc une majorité de blocage pourrait être atteinte contre la nomination.

Les socialistes ont demandé en vain un vote au scrutin, un système qui a empêché de voter contre. Ils ont fait valoir que c’était à eux seuls de choisir qui serait leur sénateur et qu’il ne fallait pas ouvrir la porte à des « perturbations illégitimes » de la part du reste des groupes.

L’arrêté constitutionnel ne critique pas en soi le choix du vote électronique, qu’il juge « acceptable », mais il précise que même dans ce format la Table « aurait dû opter pour une procédure de vote qui, sans restreindre le pouvoir de soutenir le candidat à la Sénat ou pas. » , […] empêcherait la constitution d’une majorité de blocage, protégée par la possibilité de formuler un vote négatif sans alternative ».

Dans leurs écrits infructueux à la Table, les socialistes catalans ont averti que les « circonstances politiques particulières » mettaient la nomination en danger, en référence aux tensions que les socialistes entretenaient à l’époque avec les forces indépendantistes. En effet, le 16 mai, le scrutin secret s’est soldé par 25 voix en faveur de l’élection d’Iceta (présumés socialistes et communes), 39 abstentions (PP et Cs) et 65 voix contre (celles de JxCat, ERC et du CUP).

Près de trois ans plus tard, le TC conclut que, « compte tenu des circonstances particulières qui se sont produites dans cette affaire », le Bureau du Parlement de Catalogne aurait dû décider que le vote se ferait par scrutin, donc, en n’ayant pas adopté cette décision « viole le droit de représentation politique du groupe parlementaire socialiste ».

La sentence, dont le vice-président a été rapporteur, Juan Antonio Xiol, seront pleinement connus dans les prochains jours. Il a le vote particulier du magistrat José Ramn Sezen faveur du rejet du pourvoi.