La Cour européenne des droits de l’homme garantit que l’Espagne n’a pas autorisé une femme handicapée mentale à voter en 2013

La décision établit que la différence de traitement «poursuivait un objectif légitime» et n’était pas «disproportionnée» bien que plus tard, en 2018, l’Espagne ait éliminé l’interdiction de voter pour les personnes handicapées.

Deux femmes avec paire
Deux femmes atteintes de paralysie cérébrale exercent leur droit de vote à Madrid après la réforme juridique de 2018.NGEL NAVARRETE

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a entériné ce mardi les tribunaux espagnols qui ont empêché une jeune femme née en 1996, vivant à La Corua et handicapé mental, n’a pas pu exercer le droit de vote, comme l’avait demandé sa mère, qui en a la garde partielle.

La demanderesse, Mara del Mar Caamao Valle, a demandé en 2013 au tribunal de première instance N6 de Saint-Jacques-de-Compostelle que sa fille, nommée M. dans le jugement, n’a pas été privé de son droit de vote. J’invoque les articles 12 et 29 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH).

Le juge a observé manque de compétence de la jeune femme « sur des questions politiques et électorales » et a décidé qu ‘ »elle n’était pas en mesure d’exercer son droit de vote » au motif qu’elle l’était « hautement influençable et ignorant les conséquences de tout vote émis « .

La plaignante a interjeté appel devant le tribunal provincial de La Corua, qui a rejeté l’affaire, estimant que priver la fille de son droit de vote «était légal et compatible avec la CRPD». La Cour suprême et la Cour constitutionnelle ont également rejeté les recours individuels.

Le plaignant alléguait devant la Cour européenne l’article 3 du protocole N1 (élections libres) et les articles 14 et 1 du protocole N12 (principe de non-discrimination) de la Convention européenne des droits de l’homme. La CEDH a rejeté le procès mardi par 6 voix contre 1. La décision dit que M. n’a pas été privée de son droit « parce qu’elle appartenait à un certain groupe de personnes » et « On ne peut pas considérer que leur privation du droit de vote entrave la libre expression de l’opinion de la société ».

L’arrêt a estimé que la différence de traitement d’une personne handicapée mentale pour restreindre son droit de vote «poursuivait un objectif légitime» et «n’était pas disproportionnée». En 2018, l’Espagne a éliminé la possibilité de restreindre le vote aux personnes handicapées, permettant à M. d’exercer ce droit à partir de ce moment.

Pour la CEDH, cela n’implique pas que l’ancien système était incompatible avec la Convention. Le président de la troisième chambre, le juge belge Paul Lemmens, a présenté une opinion dissidente: « Bien que je convienne que le système espagnol poursuivait un objectif légitime, il avait un effet disproportionné dans le droit de vote de la fille du requérant « .

Le Commissaire aux droits de l’homme, Dunja mijatovic, est intervenu en tant que tierce partie dans la procédure et a fait valoir que la mesure s’appliquait « interféré avec la libre expression de l’opinion de la société«et que le droit de vote de M.« aurait dû être défendu sans exception ».