La Cour nationale rectifie et considère que le licenciement de Prez de los Cobos par Marlaska était légal

La chambre rectifie le jugement du juge contentieux, qui avait infirmé la décision du ministre en estimant qu’il s’agissait de représailles pour l’affaire 8-M.

Diego P
Diego Prez de los Cobos, lors de l’inauguration de son poste en avril 2018 au Commandement de Madrid.EFE
  • Profil Prez de los Cobos: première ligne contre ETA, homme de main de Rubalcaba et chef de la police sur 1-O
  • La décision initiale L’audience conclut que Marlaska a licencié Prez de los Cobos « pour s’être conformé à ce que la loi et l’ordonnance judiciaire ont ordonné »

La Cour nationale a fait droit au pourvoi de la Procureur d’État présenté au nom de ministre de l’Intérieur et a déclaré que la révocation du colonel de la Garde civile Diego Prez de los Cobos à la tête de la Commanderie de Madrid il a été adapté à la loi.

Le tribunal de Contentieux-Administratif corrige ainsi la décision initiale du juge du tribunal central, qui avait infirmé la décision du ministre Fernando Grande-Marlaska en estimant que la révocation était en représailles à la décision de Prez de la Cobos de se conformer à l’ordonnance du juge d’instruction Boîtier 8-M de ne pas informer les supérieurs de l’évolution de la cause.

La clé de la décision réside dans le fait que, selon le tribunal, la règle selon laquelle le licenciement doit être examiné est celle spécifique aux postes librement nommés dans la Garde civile, et non celle applicable aux fonctionnaires en général, comme le juge fait de l’affaire.

Et ce régime du personnel de la garde civile est, à son avis, très clair en établissant que pour ces postes une simple perte de confiance suffit à protéger un licenciement: les autorités compétentes pour leur affectation », dit la loi.

Sans entrer en bas

Selon les magistrats, « étant confrontés à une hypothèse de ‘libre désignation destination’, son article 1 est applicable, qui inclut la ‘libre révocation’ comme mécanisme de résiliation, et dans lequel, étant la base première de sa mission la ‘confiance ‘, la perte de celui-ci constitue le motif de la cessation « .

Le tribunal souligne que la loi « n’exige pas de préciser ce qui a conduit à la perte de confiance », il n’est donc pas approprié d’examiner même en profondeur la motivation de la décision de l’Intérieur de révoquer Prez de los Cobos. Conformément à la jurisprudence de la Cour suprême et pour éviter les cas d’arbitraire, pour que la résiliation soit valable il faut qu’il y ait un minimum de motivation et qu’elle soit suffisante, sans qu’il soit possible de l’analyser en profondeur.

« De ce point de vue, la Chambre n’a pas besoin de prendre en compte, même pas, les faits évoqués dans le dossier administratif car la perte de confiance est suffisante sans qu’il soit nécessaire d’apprécier si elle a des raisons de l’être, au sens où la cessation est discrétionnaire », précise la sentence, dont la magistrate Jess Garca Paredes a été rapporteur.

« Superflu »

La décision du juge du contentieux de l’Audience avait annulé la cessation après être saisie pour analyser sa motivation, ce qui l’a amené à considérer qu’il y avait eu détournement de pouvoir. Mais le tribunal considère que « les arguments de la condamnation portés en appel sur le détournement de pouvoir et sur le résultat des tests pratiqués […] ce n’est pas qu’elles soient superflues, mais plutôt qu’elles n’ont pas l’importance, aux fins énoncées, étant donné les limites qui limitent la portée du réexamen de la résiliation dans ces cas ».

Dans le cas étudié, conclut la Chambre présidée par le magistrat Jos Luis Gil Ibez, « selon les critères jurisprudentiels énoncés, il y a motivation et c’est suffisant », sans que les tribunaux puissent « aller au-delà de l’analyse de l’existence de la motivation et sa suffisance. »

Selon les magistrats, ce même critère a été utilisé par la Chambre dans des affaires antérieures, dont celui de la destitution du colonel Manuel Snchez Corb en tant que chef de l’Unité centrale opérationnelle (UCO) de la Garde civile, également approuvé l’année dernière par le même tribunal.

Bien qu’elle souligne que la motivation ne doit pas être saisie, la Chambre inclut certains paragraphes qui semblent soutenir celui proposé par l’Intérieur, qui était « de ne pas rendre compte de l’évolution des enquêtes et des actions de la Garde civile, dans le cadre opérationnel et de la Police Judiciaire, à des fins de connaissance. »

La Chambre souligne que la perte de confiance a été produite par « le manque d’informations sur l’évolution, et non sur le contenu » de l’affaire 8-M. Et que tout cela s’est déroulé « dans le cadre large et, parfois, confus, opérationnel et de la Police Judiciaire ». L’intérieur a allégué qu’il n’avait jamais demandé à Prez de los Cobos de l’informer du contenu précis de l’affaire concernant l’autorisation de la marche féministe à la veille de la pandémie -ce que le juge avait interdit-, mais seulement des lignes générales de son développement.

Ascension sans encombre

Malgré le rejet de sa thèse, la phrase se termine par un clin d’œil à Prez de los Cobos, faisant référence à son aptitude au poste et au fait que le licenciement ne devrait pas entraver sa promotion au grade de général. « Comme nous l’avons dit, en l’espèce, l’aptitude de la personne licenciée n’est pas contestée (même, le Conseil supérieur de la Garde civile a proposé sa promotion au grade de général), c’est-à-dire sa capacité professionnelle à occuper ledit poste, mais la perte de confiance, dans laquelle les motifs subjectifs de l’autorité qui l’a nommé sont couverts par la décision libre de le licencier ; qui ne saurait constituer un obstacle juridique à la promotion ».

Ce journal avait précédemment rapporté que le tribunal était enclin à entériner l’annulation du licenciement. Cependant, à l’issue du délibéré de mardi, les cinq magistrats ont fait droit à l’unanimité au recours présenté par le procureur de la République au nom de l’Intérieur.

La décision de la Chambre n’est pas encore définitive, puisqu’elle est susceptible d’appel en cassation devant la Cour suprême.