La Cour suprême refuse de renvoyer en prison les grâces des ‘procs’ alors que les ressources sont réglées

Répondre à Vox et Cs que si les mesures de grâce étaient finalement confirmées, les personnes concernées auraient subi des dommages « irréversibles »

Sesi
Procès des « procs » à la Cour suprême.EFE

La Cour suprême a rejeté ce mardi la demande faite par Vox et par trois dirigeants de Citoyens de suspendre provisoirement les arrêtés royaux de grâces à neuf condamnés dans la cause de la procs Catalan.

La Haute Cour considère que les circonstances requises pour adopter la mesure conservatoire ne sont pas réunies lors de l’instruction des recours. « L’application de la grâce, et non sa suspension, n’empêche pas, s’il en est ainsi déclaré dans une éventuelle sentence favorable aux prétentions des recourants, l’exécution au moment de la peine de privation pendante, de sorte qu’avec l’exécution de la grâce il n’y a pas de conséquences ou de situations de retournement difficile qui pourraient faire perdre au recours son objet légitime », soulignent les arrêtés émis, un pour chaque gracié.

« Au contraire, ajoute la Chambre contentieuse-administrative, contrairement à d’autres intérêts conflictuels que la partie n’a pas suffisamment appréciés, la suspension de la grâce pourrait donner lieu à des situations préjudiciables et irréversibles pour la personne graciée si, comme le prétendent l’appelant, ils continuent à purger une peine privative de liberté dont ils sont finalement graciés. »

Auparavant, la Cour suprême avait déjà refusé la suspension à titre de mesure très conservatoire, c’est-à-dire adoptée d’urgence sans écouter les points de vue des parties. Ignorant cela, le tribunal a procédé à l’examen de la demande par mesure de précaution, exigeant des rapports sur l’affaire. Le procureur de la République -qui représente le gouvernement- a présenté son opposition à la suspension de la décision de l’exécutif.

Légitimation, dans l’air

Enfin, la Chambre compétente pour trancher les appels – différente de la Chambre pénale qui a prononcé les condamnations – a une nouvelle fois rejeté la mesure, de sorte que les grâces resteront libres pendant l’étude des recours.

La décision pourrait prendre des mois, même si la Section doit prendre une décision clé avant : si elle considère que les recourants avaient qualité pour contester les arrêtés royaux.

Dans le cas de Vox -et du PP, qui a fait appel par la suite-, en tant que parti politique ; dans celui de Cs, en tant que députés régionaux touchés par certaines actions illégales du Parlement de Catalogne au cours de la procs.

En réponse aux mesures conservatoires de suspension formulées, le procureur de la République a soulevé le manque de légitimité des recourants à présenter les recours.

A cet égard, la Chambre n’estime pas opportun de se prononcer à ce stade sur l’existence ou non d’un tel défaut de qualité pour agir, arguant que la décision sur la qualité pour agir ne fait pas partie du champ d’application de la résolution des mesures conservatoires.