La Cour suprême rejette la suspension immédiate des grâces réclamées par Ciudadanos

Les magistrats étudieront à nouveau la mesure conservatoire dans quelques jours, lorsqu’ils recevront les arguments contre le gouvernement par l’intermédiaire du procureur de la République.

Deux des graciés, Oriol Junqueras et Carme Forcadell, lors d'une réunion
Deux des graciés, Oriol Junqueras et Carme Forcadell, lors d’une réunion ce lundi de l’ERC National Permanent.EFE
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La Cour suprême a rejeté ce lundi la demande de trois dirigeants de Citoyens de procéder à la suspension immédiate des grâces accordées par le gouvernement aux neuf défendeurs dans l’affaire procs condamné à des peines de prison. Les magistrats de la Cinquième section de la Chambre contentieuse-administrative considérer qu’il n’y a pas de circonstances d’urgence particulière pour accepter cette suspension de manière très prudente, c’est-à-dire sans même écouter l’avis sur la question Procureur d’État, qui agit au nom du gouvernement.

Les magistrats ordonnent désormais de traiter la demande de suspension par la procédure ordinaire des mesures conservatoires, également rapide mais pas tellement. La Chambre donne un délai de cinq jours au Procureur de la République pour formuler des allégations à la demande de suspension sollicitée par Ins Arrimadas, Carlos Carrizosa Oui Jos Mara Espejo-Saavedra. Avec les arguments des deux parties, la Cour suprême se prononcera à nouveau sur la mesure conservatoire. Vox a également fait appel des grâces et demandé la suspension par mesure de précaution.

Entre autres arguments, la Cour suprême ne considère pas justifiée l’allégation selon laquelle l’urgence de libérer le gracié, avant même d’ouvrir le délai d’appel, devrait désormais correspondre à la même urgence de remédier à la suspension. « Cette approche ne semble pas tenir dûment compte du fait que nous sommes en présence du droit fondamental à la liberté de toute personne, reconnu et garanti à l’article 17 de la Constitution. Constitution, dont nul ne peut être privé que dans les cas et de la manière prévus par la loi, en l’occurrence en vertu de la résolution judiciaire correspondante qui donne une portée juridique à la privation de liberté des personnes condamnées », indique le tribunal.

Elle ajoute que, si cette couverture judiciaire de la prison disparaît par l’octroi de la grâce, la liberté doit être immédiate, et le maintien de la liberté « n’implique pas mais le respect du droit fondamental à la liberté dont la personne ne peut être privée que dans les cas et de la manière prévue par la loi ».

Fuite et répétition criminelle

Dans leur demande de suspension, les dirigeants de Cs ont fait valoir que le temps qu’il faut pour résoudre les recours contre les grâces « est le temps pendant lequel les grâces peuvent faire échouer l’action de la justice, ainsi que la protection adéquate des droits et intérêts des appelants, puisque ils pouvaient, d’une part, fuir l’action de la justice (risque de fuite) rendant impossible, de facto, de rétablir la légalité déclarée par la condamnation définitive et, d’autre part, réitérer l’action délictuelle pour laquelle ils ont été condamnés « .

Les magistrats soulignent que cette référence à la possibilité de fuir ou de poursuivre l’activité criminelle, « sans aucune justification permettant d’apprécier la matérialisation immédiate d’un tel risque, peut difficilement être considérée comme suffisante aux fins d’accréditation […] le concours de circonstances d’urgence particulière qui justifient le sacrifice du principe de contradiction ».

Le mémoire des trois dirigeants de Cs comprenait plusieurs arguments défendant leur légitimité à faire appel des grâces, étant donné la possibilité que l’avocat réponde que la loi ne leur permet pas de faire appel. La légitimité de le faire sera le premier obstacle à surmonter avant d’entrer dans l’étude du fond des ressources. Pour le moment, la résolution du Suprême sur la suspension conservatoire ne se prononce pas dessus.