La défense du juge 8-M à Prez de los Cobos : « Personne n’a payé un prix aussi élevé pour défendre l’indépendance »

L’instructrice Rodríguez-Medel a mis le ministère de l’Intérieur dans les cordes lorsqu’elle a appris le limogeage du colonel de la Garde civile

Diégo P.
Diego Pérez de los Cobos, lors de son investiture à la tête du Commandement de Madrid, en 2018.EFE
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Il a toujours gardé le silence sur ce qui s’est passé au printemps 2020 lorsqu’il a dû instruire le premier procès intenté contre l’ancien délégué du gouvernement à Madrid. José Manuel Francopour avoir permis aux manifestations féministes du 8-M de se tenir dans la capitale en pleine expansion du coronavirus.

Les semaines qu’elle a dirigées cette enquête judiciaire ont été intenses pour une magistrate qui s’est engagée pour les causes qu’elle assume et qui ne recule pas devant les procédures, notamment médiatiques (elle a aussi été l’instructrice de la cas principal de l’ancienne présidente de la Communauté de Madrid Cristina Cifuentes et de l’ancien président du Parti populaire Pablo Casado).

Cependant, l’épisode le plus traumatisant vécu à cette époque s’est produit lorsque le Bureau à domicile a décidé de renvoyer le colonel Diego Pérez de los Cobos de la Garde civile pour avoir refusé de leur fournir des informations sur la cause du 8-M.

Hier le juge Rodriguez Medel présenter son livre sur Procureur européen à l’Athénée de Madrid (Procureur européen : première année d’application du règlement (UE) 2017/1939 et de la loi organique) et, dans ladite publication, l’instructrice a profité de l’occasion pour rompre son silence et défendre vigoureusement le rôle joué par le colonel, comme elle l’a appris. LE MONDE.

Je veux mentionner spécifiquement le colonel Diego Pérez de los Cobos, qui a été très présent dans mes réflexions en écrivant sur l’un des piliers fondamentaux de ce nouvel organe (faisant référence au Parquet européen) : l’indépendance, dit le livre.

Ensuite, le magistrat a dédié ces mots sincères au haut commandement de l’Institut armé : Je ne pense à personne d’autre dans l’histoire récente de l’Espagne qui ait payé un prix professionnel aussi élevé pour avoir défendu l’indépendance de la police judiciaire contre l’ingérence politique. Le togada a conclu en soulignant sa sincère reconnaissance du travail accompli par le colonel et sa profonde gratitude à son égard.

La vérité est que l’instructrice a mis le ministère dirigé par Fernando Grande-Marlaska dans les cordes le 25 mai 2020 lorsqu’elle a appris le limogeage de Pérez de los Cobos. Le colonel avait été avisé par le ministère de l’Intérieur le dimanche 24 mai passé 22 h 30 de son limogeage brutal et à 9 h 27 le lendemain, il a envoyé une lettre au Secrétaire d’État à la Sécurité où il l’a averti de l’obligation qu’avait la Police Judiciaire de garder une confidentialité rigoureuse concernant l’évolution et les résultats des enquêtes spécifiques qui lui avaient été confiées, ainsi que toutes les informations que, par leur intermédiaire, elles obtiennent afin qu’elle ne puisse que être dénoncé, informer ce juge d’instruction.

Une note signée par le directeur de la Garde civile, Marie Gomeza souligné que la perte de confiance dans la haute position de la police a été causée par le fait de ne pas signaler le développement des enquêtes et des actions de la Garde civile, dans le cadre opérationnel et de la police judiciaire, à des fins de connaissance.

Ce licenciement a été contesté par le colonel comme arbitraire devant le Troisième chambre de la Cour suprême, qui attend de se prononcer sur la question.