La guerre en Ukraine déclenche le soutien des Espagnols à dépenser plus pour la Défense et 52% sont déjà favorables

83% soutiennent la permanence de l’Espagne dans l’OTAN, selon le baromètre de l’Institut royal Elcano

Le roi Felipe VI visite le navire-école Juan Sebasti
Le roi Felipe VI visite le navire-école Juan Sebastián Elcano.EFE

La guerre en Ukraine avec tous ses dérivés est pour les Espagnols le principal problème auquel ils sont confrontés L’Europe . On craint pour l’avenir des Ukrainiens, pour l’intégrité du pays, pour le risque Espagne et pour les effets économiques déjà subis et ceux que l’on entrevoit pour l’avenir.

Dans ce contexte d’alerte, le pourcentage d’Espagnols favorables à une augmentation des dépenses de défense augmente de manière frappante, malgré les voix contre qui s’élèvent des cercles les plus radicaux de la gauche et du Conseil des ministres lui-même. C’est l’une des principales conclusions du baromètre réalisé par le Institut Royal Elcano concentrés sur la guerre en Ukraine et le sommet de l’Otan qui se tiendra la semaine prochaine à Madrid, dont 57% se disent informés.

Compte tenu de l’inquiétude et de l’énorme incertitude générées par la guerre en Ukraine, 83% des personnes interrogées soutiennent la permanence de l’Espagne dans l’OTAN et 76% affirment que faire partie de l’Alliance atlantique donne à l’Espagne la sécurité contre d’éventuelles menaces extérieures.

Un danger sur lequel les Espagnols se concentrent désormais Russie au point que 46% considèrent l’hypothèse que des actions militaires de ce pays contre l’Espagne sont possibles et 91% craignent qu’il y ait des attaques contre d’autres nations alliées qui forceront une intervention espagnole.

Conformément à cette préoccupation, l’enquête montre une augmentation significative du soutien aux dépenses militaires et de défense européennes. Ainsi, 52% se disent assez ou très d’accord pour que ce poste augmente. Un fait très remarquable si l’on tient compte du fait qu’il y a quatre ans, en 2018, le pourcentage de ceux qui étaient favorables à une augmentation des budgets alloués à la défense n’était que de 39 %. Désormais, ce sont 38% qui se méfient de l’augmentation et 10% qui la rejettent ouvertement.

L’Espagne consacre actuellement un peu moins d’un point de PIB -10,155 millions d’euros en 2022- à ce poste, alors que l’engagement, pris lors du sommet de l’OTAN tenu à gallois en 2014, il doit atteindre 2% du PIB. France, par exemple, il consacre 50 000 millions à la défense et Italie 30 000.

Pedro Sánchez a assuré que les dépenses de défense seront considérablement augmentées dans les prochains budgets de l’État et que le rythme commencera donc à s’accélérer pour atteindre le niveau engagé avec les alliés. Ce jeudi, le ministère de la Défense a signé un contrat de plus de 2 milliards d’euros pour l’acquisition de 20 avions de combat Eurofighter qui remplaceront les F-18 actuels qui opèrent dans Les îles Canaries.

L’engagement du président du gouvernement s’est heurté au rejet retentissant de son partenaire junior de l’exécutif, United We Can, et d’une bonne partie de ses alliés parlementaires qui brandissent l’étendard de l’antimilitarisme, nient l’adhésion de l’Espagne à l’OTAN, prônent de ne pas fournir l’aide aux armements à la résistance ukrainienne et soutiennent que les ressources devraient être utilisées pour les dépenses sociales. Des bannières dont, selon le baromètre, les Espagnols s’éloignent de plus en plus.

A en juger par les conclusions de l’Institut Elcano, les citoyens soutiennent également très majoritairement -80%- la décision de continuer à soutenir les troupes ukrainiennes dans leur résistance contre l’envahisseur russe.

Sur ce qu’il y a aussi une position presque unanime, c’est de tenir la Russie responsable de la guerre. Selon l’appartenance idéologique, l’accusation contre Moscou oscille entre 81 % et 89 %.

Contre cette position, 19% des personnes interrogées qui se reconnaissent comme des gauchistes blâment l’expansionnisme de l’OTAN pour le conflit. Le pourcentage est réduit à 13% chez ceux qui se considèrent de droite et à 11% chez ceux qui se définissent comme centristes.

Concernant la durée du conflit, la moitié des personnes interrogées -51%- estiment qu’il durera entre six mois et un an ; 35% pensent que la limite sera dépassée l’été prochain et à peine 14% sont optimistes et espèrent qu’elle se terminera avant la fin de l’année.