La lutte contre la corruption demande l’historique de vaccination de 1500 agents publics dans les îles Baléares

Le bureau anti-fraude des Baléares envoie une liste détaillée après que le gouvernement d’Armengol a refusé de lui fournir toutes les informations. Découvrez qui a pu éviter la file d’attente.

La présidente des Baléares, Francina Armengol, au Parlement des Baléares.

La présidente des Baléares, Francina Armengol, au Parlement des Baléares.
EFE

  • «Vaccins vip».


    Le coordinateur politique des vaccins a été vacciné le premier jour

Le Bureau pour la prévention et la lutte contre la corruption des îles Baléares a envoyé le gouvernement qui préside le socialiste Francina Armengol une liste avec plus de 1500 noms de fonctions publiques pour que l’exécutif fasse rapport sur qui a été vacciné contre le coronavirus, quand et avec quelle justification.

L’organe créé en 2016 par le Parlement des Baléares veut ainsi faire avancer son enquête sur l’existence de positions publiques et politiques des îles qui ont sauté la file d’attente de vaccination de manière irrégulière, ayant priorité sur les groupes préférés.

L’Office anti-corruption a pris cette décision il y a quelques jours le gouvernement autonome a bloqué son enquête rejetant sa première demande, dans laquelle il a demandé la liste de toutes les personnes vaccinées entre la fin décembre de l’année dernière et le mois de mars de cette année, ce qui touche en pratique plus de 120 000 citoyens de l’archipel.

Le Gouvernement, qui a comparu dans la procédure par l’intermédiaire de l’avocat de la communauté autonome, a rejeté cette demande, faisant valoir que la loi sur la protection des données et même la Constitution espagnole elle-même seraient violées, étant des données à caractère médical et, par conséquent, réservées. Pour cette raison, il n’a fourni à ce jour aucune information à ce sujet, présentant des allégations pour remettre en cause et arrêter l’enquête.

Au vu de cette réponse, le Bureau dirigé par Jaime Far a préparé un nouveau rapport qu’il a envoyé au gouvernement des Baléares et dans lequel il insiste sur sa légitimité pour obtenir ces informations sur les positions publiques. L’organisme public qui lutte contre la fraude et la corruption politique, et qui a été créé sur proposition des mêmes partis qui gouvernent aujourd’hui les îles (PSOE, Ms et Podemos), brandit en sa faveur une résolution récente de l’Agence de protection des données sur une affaire similaire dans les Asturies.

Dans sa nouvelle revendication, il affine le nombre de citoyens sur lesquels il demande des informations et les limite à ceux qui exercent des fonctions publiques. Il les nomme un par un avec leur pièce d’identité et exige qu’ils soient informés s’ils ont été vaccinés, s’ils ont reçu la première ou la deuxième dose et environ à quel groupe de vaccination ils appartiennent, précisant ainsi pourquoi ils ont été vaccinés au cas où ils recevraient leurs doses aux dates spécifiées, alors que seule une très petite minorité de citoyens des îles avait accès aux vaccins.

L’enquête anticorruption (qui, à l’heure actuelle, n’est ni poursuivie ni soutenue par le parquet des Baléares) a été ouverte en mars après que le PP des Baléares a déposé une plainte exhortant à clarifier la question. Le parti l’a fait, à son tour, après qu’il ait été rapporté dans les médias que certaines personnalités (comme l’évêque) et des responsables politiques des îles liés au ministère de la Santé (comme le coordinateur de la campagne de vaccination, le directeur de l’île de les personnes âgées) ou deux conseillers de petites municipalités de Majorque et de Minorque) avaient reçu le vaccin au tout début de la campagne de vaccination.

À ce jour, selon les données officielles, 220 322 doses ont été administrées aux Baléares et 57 125 personnes ont reçu le calendrier de vaccination complet (un peu plus de 5% de la population totale). Le rythme s’est accéléré ces derniers jours après l’arrivée des vaccins Astrazeneca mais a été lent ces derniers mois, plaçant la région en bas du «classement» national de la vaccination.