La tension entre PSOE et Comproms dans la Generalitat est contagieuse à la mairie de Valence

Les différends entre les deux partenaires s’amplifient aux portes de la négociation du budget 2022

Le président de la Generalitat, Ximo Puig, et le maire de Valence, Joan Rib
Le président de la Generalitat, Ximo Puig, et le maire de Valence, Joan Rib.
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Les guerres internes au gouvernement de la Generalitat et à la mairie de Valence ont depuis longtemps cessé d’être une nouveauté. La confrontation entre partenaires -en l’occurrence entre PSOE et Comproms- se produit de manière récurrente, et loin des bureaux à huis clos, du fait de l’affrontement de nombreux projets et initiatives. Or, si cette semaine la vice-présidente de la Generalitat et leader de la coalition nationaliste, Mnica Oltra, a accusé le ministre socialiste des Finances de la traiter comme une fille, le vice-maire de Valence et l’affinité d’Oltra, Sergi Campillo, a demandé à son partenaire du gouvernement ni plus ni moins que le respect de la figure du maire, Joan Rib (Comproms). Ongle tension en crescendo qui s’entrevoit déjà au niveau des attaques personnelles.

L’analyse qu’ils font dans les rangs socialistes est que tant Oltra que Campillo forcent une déclaration de guerre. Qu’ils cherchent intentionnellement, bref, la côtelette. Et ils donnent l’exemple de la façon dont Oltra a annulé il y a quelques jours une réunion avec le ministre des Finances, Vicent Soler, ouvrant la caisse du tonnerre alors que la négociation des budgets de la Generalitat n’avait même pas commencé. Sans venir à l’esprit, indiquer des sources socialistes, ou vouloir retendre inutilement la corde avec les socialistes récupérant le débat sur la taxe de séjour (et avec le soutien en cela de United We Can).

Cependant, dans Comproms, il est interprété comme une déloyauté absolue que le chef du Trésor ait tenté de réduire l’importance de la rencontre avec Oltra – demandée par elle depuis longtemps – en improvisant un rendez-vous avec le deuxième vice-président de United We Can, Hctor Illueca. Et cette provocation – avec le précédent de l’année dernière de certains comptes qui sont parvenus aux Cortes avec des chiffres qui n’étaient pas convenus entre Oltra et Soler – est la même qui est maintenant exercée dans le consistoire valencien gouverné par Joan Rib.

La raison du différend entre partenaires a été quelque chose d’aussi banal que la présentation par le maire du Trésor, le socialiste Borja Sanjun, d’un projet de réforme de l’avenue Ausis March à Valence. Un remodelage qui soulève plus d’espace piéton et moins de voies pour les voitures, c’est-à-dire en phase avec les postulats de Comproms. Or, le maire de Valence n’a pas tardé à sortir pour remettre en cause les travaux, de la même manière que Sanjun n’a pas tardé à répondre en insinuant que Rib n’avait peut-être pas lu les projets éligibles aux financements européens qu’il a lui-même présentés en son temps, et parmi lesquels celui de l’avenue.

Des sources socialistes au conseil municipal insistent sur le fait qu’à aucun moment on n’a pensé que le projet soulèverait des cloques, mais la vérité est qu’à partir de Comproms la crise gouvernementale est justifiée par la méconnaissance dudit projet. Et ils insistent sur la surprise que leur a fait connaître les médias, alors que quelques heures avant la présentation personne n’a signalé le projet dans le comité de coordination entre partenaires.

Si parmi les socialistes on parle de nervosité dans les rangs nationalistes -au point d’exposer davantage le maire lui-même-, Comproms fait allusion à la « angoisse » du PSOE de présenter les choses, même sans en avoir discuté avec l’espace Mobilité ou avec les voisins. Par électoralisme ?, c’est la question qui se pose dans les environs de Rib, quand le bruit d’une avancée des élections autonomes par le président Ximo Puig ne s’arrête pas. D’ailleurs, « je n’entends aucun bruit », a tranché ce vendredi Oltra.

La vérité est que l’escalade de la tension se produit à la fois dans la Generalitat et dans le Conseil municipal avec le en attendant la négociation des budgets, c’est-à-dire avec le processus qui génère déjà plus de frictions entre les partenaires. « Nous sommes calmes mais encouragés », a déclaré vendredi l’adjoint au maire Campillo. Au consistoire, personne ne doute qu’un accord sera trouvé. Le chef du Trésor, Borja Sanjun, l’a résumé en disant que « personne ne va se lever de la table des négociations ».

Un indirect (très direct) à Oltra, qui a pour l’instant réussi la constitution d’une commission politique extérieure au Trésor pour se mettre d’accord sur les grandes lignes budgétaires. Une table de négociation au-dessus de la Conselleria dans laquelle, au grand dam du parti de Ximo Puig, la taxe de séjour s’est faufilée.