L’asphyxie économique des régions autonomes avant le Covid oblige Pedro Snchez à promettre des ressources sans dire d’où elles viendront

Le gouvernement examine comment les communautés autonomes hiérarchisent les dépenses avant de décider de leur donner plus d’argent

Pedro S
Pedro Snchez, ce jeudi, à La Moncloa.BASSIN

La sixième vague de la pandémie de Covid-19 causée par la variante micron et les conséquences sanitaires que laisse le virus suggèrent que 2022 sera également une année de lutte pour arrêter la propagation du coronavirus. La santé, comme l’éducation ou les services sociaux, est transférée aux communautés autonomes, qui préviennent que si le gouvernement n’articule pas de fonds Covid pour les financer, comme en 2020 et 2021, elles courent le risque de ne pas pouvoir financer ces services. L’Exécutif n’envisage pas de créer ce fonds, mais face à la pression des territoires, il s’engage à dégager les ressources nécessaires, sans toutefois préciser d’où elles proviendront.

En 2020, le Gouvernement a alloué 16 000 millions d’euros pour que les collectivités puissent financer les dépenses dérivées de la lutte contre le Covid. En 2021, le chiffre était de 13 milliards. En 2022, il n’est pas prévu de proroger ce fonds, malgré le fait que ce mercredi à la Conférence des présidents les régions l’ont revendiqué à la majorité. Ils justifient cette demande de financement par l’Etat en ce qu’environ 40 % des dépenses liées à la crise sont déjà « structurelles ».

L’Autorité indépendante pour la responsabilité fiscale (AIReF) estime qu’environ 40 % et 50 % des dépenses engagées en 2021 par le Covid dans les régions autonomes finiront par être structurelles au sortir de cette crise sociale et sanitaire.

« La pandémie met les systèmes de santé à rude épreuve à des limites imprévisibles », déclare Andaluca. « Il faut continuer à dépenser plus que d’habitude en matériel, en personnel », observent-ils à Aragn. « Il est évident que la pandémie se poursuit et que les communautés autonomes doivent continuer à gérer les dépenses extraordinaires qu’elle génère. À mesure que l’incidence du virus augmente, les dépenses dans les communautés autonomes augmentent également », analysent-ils à Murcie.

« Aucune ressource ne sera épargnée »

De Castilla y Len, ils demandent « tout l’argent nécessaire pour lutter contre le Covid », tandis qu’en Castilla-La Mancha ils préviennent qu’il s’agit d’une « situation exceptionnelle qui n’admet que plus de financement, et sinon nous aurons des problèmes. Oui ce n’est pas maintenant, ce sera plus tard. » La Communauté de Madrid, la Galice, la Cantabrie, la Communauté valencienne ou la Catalogne l’exigent également et l’ont donc transférée au président du gouvernement, Pedro Sánchez, lors de la réunion.

Le Gouvernement, face à la demande d’un bloc majoritaire qui transcende les idéologies, s’engage à fournir aux communautés les ressources nécessaires, mais sans préciser d’où elles proviendront. « Il ne va pas lésiner », a déclaré Isabel Rodrguez, porte-parole de l’Exécutif, qui a rappelé que les communautés autonomes disposeront d’un fonds de 7 004 millions en 2022. « S’il en faut plus, il y en aura. »

C’est, cette promesse économique que « pour le gouvernement de ne pas rester » n’est pas gratuite. L’Exécutif exige que les régions « priorisent » les dépenses « dans le cadre de leurs compétences ». Avant de donner, examinez à quoi ont été consacrés les millions reçus dans chaque région et si la demande de fonds supplémentaires est justifiée.

Ces 7 000 millions d’euros ont une double origine. D’une part, environ 3 100 millions que le Trésor doit reverser aux collectivités à la suite du paiement de la TVA en 2017. Et d’autre part, environ 3 900 millions qui proviennent du règlement négatif de l’année dernière.

Les arguments du Trésor

Des sources financières rappellent qu’en 2020, le département de María Jess Montero a calculé les livraisons en compte que les régions reçoivent sans tenir compte de l’impact que la récession aura sur les comptes publics. Ces fonds supplémentaires devraient être remboursés par les collectivités l’année prochaine, mais en juillet dernier le Trésor a annoncé qu’il couvrirait ces règlements négatifs. Donc, pour les régions, soulignent-ils au ministère, c’est comme s’il n’y avait pas eu de pandémie dans ce domaine.

La preuve de leur bon financement, ajoutent-ils au Trésor, est le bon état de leurs comptes. Justement, ce jeudi, l’exécution du budget jusqu’en octobre a été publiée, ce qui montre que les régions ont un excédent de PIB, une circonstance inhabituelle.