Le CNI, le grand touché d’une affaire toujours sans preuve

Des services de renseignement, ils espèrent que la situation sera clarifiée sous peu, avec l’apparition de Paz Esteban

Margarita Robles, lors d'une visite aux troupes espagnoles en Lettonie.
Margarita Robles, lors d’une visite aux troupes espagnoles en Lettonie.EPE
  • Congrès Le Gouvernement enregistre la comparution du directeur du CNI pour donner des explications dans les meilleurs délais à Pegasus
  • Législatif Bildu, ERC, Junts et le CUP parviennent à entrer dans la commission secrète grâce au changement de règles promu par Batet

Il ne reste que quelques jours pour commémorer le 20e anniversaire de sa naissance. Et le Centre national de renseignement (CNI) devra le fêter sous l’ombre d’un soupçon non confirmé. Le service de renseignement est la grande victime de la soi-disant étui pégase, de l’accusation des nationalistes de les avoir espionnés hors la loi, sans contrôle judiciaire. « Et c’est qu’en plus on ne peut pas se défendre, on ne peut pas parler par la loi », pointent-ils depuis les services.

Malgré l’insistance de la ministre de la Défense, Margarita Robles, pour que les services agissent toujours dans le cadre de la loi et sous la supervision d’un magistrat de la Cour suprême, la chasse aux nationalistes et à Podemos ne s’arrête pas. Ils veulent récupérer une tête dans une affaire qui n’existe peut-être même pas. Ils recherchent celui de Margarita Robles mais ils ne méprisent pas celui du directeur du CNI lui-même, Paix Étiennequi a repris les rênes après avoir quitté le centre de renseignement de Félix Sanz Roldan.

«Nous sommes toujours des nouvelles pour le mal. Et à trop d’occasions, ce dont ils nous accusent est faux. Mais nous devons nous taire. Tout comme nous le faisons lorsque nos agents obtiennent des informations clés pour que la police et la garde civile mènent des opérations de haut niveau », soulignent ces sources. Ils dénoncent que le travail du CNI a été laissé « très exposé, peu soutenu ».

Les spécialistes du renseignement espèrent que la comparution imminente du directeur du centre au Congrès des députés -probablement mardi prochain, devant les nouveaux membres de la Commission des secrets, Bildu, ERC, le CUP et Junts inclus- éclairera suffisamment cette affaire. à régler, « car cela affecte grandement l’esprit de travail des agents, dont beaucoup sont déplacés vers des espaces très délicats ».

« Lorsque, pour se conformer à la directive renseignement, la CNI doit exercer des activités dans lesquelles les droits énoncés aux alinéas 2 et 3 de l’article 18 de la Constitution (inviolabilité du domicile et secret des communications) peuvent être affectés, la secrétaire de l’Etat directeur doit demander l’autorisation préalable d’un magistrat de contrôle de la Cour suprême », précise la CNI elle-même.

En tout cas, ils ne doutent pas que, une fois de plus, leur prestige international puisse être mis à mal. « Les relations internationales sont extrêmement sensibles et tous les hauts et les bas publics ou les crises ont un effet énorme. Et cela coûte cher de recomposer ces contacts. La confiance entre les services est la clé pour que la coopération fonctionne », soulignent les sources précitées.

guerre en europe

La crise politique qui touche le CNI survient aussi en pleine guerre en Europe où l’un des fronts les plus actifs est celui de la contre-information, où le rôle des services de renseignement est primordial. « Le moment international actuel est extrêmement délicat », et ils rappellent aussi la situation complexe de la saheloù la présence de Russie se renforce et a forcé le Union européenne commencer à retirer sa mission en Mali.

Le CNI a commencé il y a 20 ans. C’est l’une des plus jeunes agences de renseignement d’Europe. Il est l’héritier de l’ancien césidequi a remplacé le sécher. Le nouvel organe n’a pas eu la tâche facile, puisqu’il a démarré sous l’ombre du plus grand scandale de la démocratie, l’affaire des écoutes téléphoniques illégales dans les services de renseignement de l’époque. Les téléphones d’hommes politiques, d’hommes d’affaires et même du roi Juan Carlos I ont été mis sur écoute.Ils ont dû démissionner le directeur du Cesid, le lieutenant général Emilio Alonso Manglanoet alors vice-président du gouvernement, Narcis Serra.

Du National Intelligence Center, l’utilisation de «Pegasus» est reconnue mais son utilisation massive est niée. L’utilisation est « individualisée, au cas par cas, et sous le contrôle de l’autorité judiciaire ». Ils démentent une enquête massive comme celle dénoncée par les nationalistes ou que des communications institutionnelles soient intervenues, selon divers médias.