Le Gouvernement esquive la demande d’interdiction de l’hommage à l’ETA Parot et la renvoie à l’Audience

Vox avait demandé à la délégation du Gouvernement du Pays Basque d’agir contre l’acte appelé en septembre en l’honneur du terroriste reconnu coupable de 39 meurtres

Les députés de Vox et v
Les députés de Vox et victimes de l’ETA Antonio Salv et Jos Alcaraz, devant Santiago Abascal, au Congrès.Javi martin

La Délégation du Gouvernement au Pays Basque a décidé de passer le ballon au Parquet du Tribunal National avant de prendre la décision. Sur la table, la demande faite par Vox d’interdire un acte d’hommage à l’un des plus sanguinaires de l’ETA, Henri Parot, condamné pour 39 meurtres.

Le réseau de la gauche abertzale Sarea a organisé pour le mois de septembre prochain une « marche de solidarité » pour l’ETA. Des rangs de Vox, une lettre a été présentée à la représentation du Gouvernement du Pays Basque pour faire tomber cet appel. Il y avait deux raisons : c’était considéré comme une humiliation pour les victimes du terrorisme et une exaltation de l’ETA.

Maintenant, la délégation gouvernementale a envoyé la demande de Vox au procureur en chef de la Cour nationale. De cette manière, le Gouvernement évite de statuer sur cette requête et laisse l’action éventuelle contre le tribut à Parot entre les mains de l’Audiencia Nacional. La délégation a le pouvoir de se prononcer directement sur ces actes.

Les supporters de l’ETA entendent lui rendre hommage en septembre prochain. Henri Parot est condamné à 4 799 ans de prison pour 39 meurtres.

Dans le mémoire présenté par Marta Castro, responsable juridique de Vox, la suspension immédiate est demandée pour la défense des victimes et contre la glorification de l’ETA. Vox dénonce que « le ministère de l’Intérieur ne peut prétendre ignorer cet appel puisqu’il a été diffusé par les médias. En application de la loi de reconnaissance et de protection intégrale des victimes du terrorisme, l’État doit assumer la défense de la dignité de la personne victimes, une dignité contre laquelle l’appel de Mondragn menace », dénonce Vox. Il explique que la législation oblige les administrations publiques à empêcher ce type d’acte.

Le réseau de soutien aux détenus non dissidents de l’ETA, Sare, prépare une marche de solidarité en son honneur. Il se tiendra, s’il n’est pas interdit, le 18 septembre à Mondragn (Guipzcoa), et 31 personnes y passeront des relais sur 31 kilomètres, pour chacune des 31 années qu’Henri Parot Navarro a passées enfermé. Ils soutiennent qu’à 63 ans, il aurait dû être libéré maintenant, bien que sa date officielle de libération soit le 9 mai 2030. Ils maintiennent qu’il est victime d’une condamnation à perpétuité déguisée. Et, comme le reste des prisonniers politiques -ils les appellent-, ils le veulent chez eux.

Parot, commandant un commandement secret de l’ETA, est entré en Espagne et a été assassiné sans pitié. Car entre 1978 et 1990, Parot était à la tête du commandement Argala, joyau de la couronne du groupe, le commandement itinérant qui, sous les ordres directs de la direction de l’ETA, tua la procureure Carmen Tagle, une juge, six enfants, quatre femmes… Parot a planté la puissante voiture piégée dans la caserne de Saragosse, et voulait faire sauter le plus grand commissariat de Séville qui se préparait à l’Expo 92 quand, en avril 1990 et au volant d’une voiture chargée d’explosifs a été arrêté à un poste de contrôle sur le périphérie de la ville. Il a vidé son chargeur contre deux gardes civils qui ont fini par le menotter sans se douter qu’il était le chef du mystérieux commandement itinérant.