Le gouvernement et l’ERC finalisent un accord pour protéger le catalan

Le mouvement indépendantiste demande à Pedro Sánchez la garantie d’une école monolingue

Isabel Rodriguez préside la Commission
Isabel Rodríguez préside la Commission bilatérale Generalitat de Catalunya-État.JAVI MARTNEZ
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Devant la difficulté de trouver de nouveaux transferts de compétences étatiques qui donnent un contenu à la table de négociation bilatérale entre les Gouvernement et la Gouvernement, Les socialistes et les républicains concentrent leurs efforts sur la conclusion d’un accord avant l’été qui protège institutionnellement le catalan et qui permet à Pedro Sánchez et à Pere Aragons d’offrir cette mesure à leurs paroisses respectives comme preuve que le dialogue obtient des résultats notables.

Dans sa tentative de maintenir le soutien de l’ERC dans le Congrès Pour le reste de la législature, le gouvernement est prêt à signer un bouclier pour le modèle d’immersion linguistique en Catalogne, en pleine polémique sur le refus de la Generalitat de se conformer à l’arrêté du TSJC qui exige l’enseignement d’un minimum de 25% des cours de castillan. De même, l’exécutif de la coalition étudie, selon les différentes sources consultées par EL MUNDO, la manière de promouvoir institutionnellement l’usage et la promotion du catalan. Même si cela reste à préciser, et c’est l’un des points qui sépare le PSOE de l’ERC pour pouvoir présenter publiquement le pacte, si cette mesure finit par impliquer, par exemple, une ouverture à l’usage des langues autonomes ​au Congrès et au Sénat, vieille revendication des partis nationalistes.

Pour l’instant, le président de la Generalitat, Pierre Aragon, qui affirme que les nouveaux accords entre les deux exécutifs sont en train de mûrir, a augmenté la force de ses déclarations en faveur d’une éducation monolingue et qu’elle reste en dehors de l’ordre constitutionnel espagnol. Nous allons défendre le catalan de toutes nos forces et nous ferons face à une condamnation injuste qui brise le grand consensus linguistique de notre pays. L’idée de la Catalogne en tant que nation est en jeu, a-t-il déclaré.

nouvelle croisade nationaliste

Des paroles mais aussi des actes dans cette nouvelle croisade nationaliste : la Generalitat résiste à l’application de l’arrêt du TSJC et pour la première fois elle refuse par écrit qu’un enfant d’une école de Barcelone reçoive 25 % de ses cours en espagnol, alors que son les parents ont réclamé devant le tribunal. L’argument avancé par le ministère de l’Éducation qui ordonne Josep González-Cambray -qui emmène leurs enfants dans une école concertée où l’on enseigne plus d’heures d’espagnol- est que la famille concernée n’a pas le droit de déterminer un pourcentage d’utilisation de la langue espagnole comme véhicule ni aucun autre pouvoir public ne pourrait le faire qui ne le fasse pas à l’extérieur l’administration éducative compétente, qui en Catalogne est la Generalitat.

La désobéissance non déguisée de la Generalitat se produit à un moment où la ministre de la Politique territoriale, Isabel Rodríguez, et la ministre de la Présidence, Laure Vilagra, piloter la négociation entre les deux cadres.

Malgré cette volonté mutuelle de parvenir à un accord avec les Catalans, les positions sont encore éloignées, un fait qui bloque la convocation de la table de négociation bilatérale -la dernière réunion s’est tenue il y a sept mois-, une paralysie qui ébranle les critiques de JxCat et le CUP à la stratégie de dialogue d’ERC. Le blocus de la table des négociations ne les empêche pas d’avoir déjà défini le cadre du futur accord : le pacte que les Républicains et les Socialistes ont conclu au Parlement, avec le soutien du commun/Podemos par Ada Colau, il y a quelques semaines pour modifier la loi de politique linguistique catalane de 1998.

Un accord qui, en pratique, suppose la formation d’une tripartite linguistique qui permet à ERC de présenter au mouvement indépendantiste social le document signé par les trois formations – JxCat l’a d’abord soutenu puis a abandonné le pacte par tiédeur – alors que la politique formule et institution pour protéger l’immersion face à la justice pour les prochaines décennies, en évitant de fixer dans la loi un pourcentage minimum de 25% pour l’utilisation de l’espagnol. Ainsi, le document approuvé par ERC, CFP et les Comunes/Podemos consacrent le catalan comme langue normalement utilisée comme véhicule, et limitent l’utilisation possible de l’espagnol aux environnements sociolinguistiques qui l’exigent. En d’autres termes, il laisse son application entre les mains des directeurs des centres éducatifs catalans, dont beaucoup se déclarent indépendantistes.

Dans un nouveau virage pour le PSC en la matière, défendant à nouveau l’immersion après plusieurs années à mépriser ce modèle obsolète et inefficace, le ministre de la Culture et leader des socialistes catalans, Miquel Iceta, a récemment défendu dans TV3 confier aux enseignants la décision des langues utilisées dans chaque centre éducatif: nous devons dire aux enseignants que le catalan est la langue véhiculaire et que l’espagnol est aussi la langue d’apprentissage, et qu’ils décident ce qu’il faut faire ainsi que les deux langues sont maîtrisées. Ou quelqu’un dans un bureau devrait-il décider?

Le gouvernement de Pedro Sánchez, qui n’a pas demandé l’exécution du TSJC statuant sur les 25% pour ne pas vexer ERC, semble finalement avoir fait sien le discours nationaliste qui présente le bilinguisme comme une menace pour la survie du catalan. Oubliant que si cet accord de protection catalane est consommé, les 1 500 familles qui ont légalement réclamé une éducation plus bilingue pour leurs enfants seront laissées dans un abandon total et l’école dite catalane renforcera son armure de bar de plage idéologique nationaliste.

Conscient de cette opportunité offerte par Sánchez de s’assurer qu’il continue à contrôler politiquement les écoles, Aragons a fait appel à JxCat et au CUP, qui ont abandonné l’accord entre ERC, PSC et les Communes, le jugeant mou et insuffisant, pour qu’ils finissent par adhérer. Nous devons empêcher qu’une décision de justice ne détermine comment nos enfants apprennent le catalan, a affirmé le leader républicain, qui est très clair sur le fait que ce que nous réglementons ne sera pas réglementé par les tribunaux.