Le gouvernement « gèle » le débat de la nation jusqu’à ce qu’il dispose d’un scénario plus propice

À Moncloa, ils attendent que la situation socio-économique et la controverse sur les grâces s’améliorent

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Sánchez, toujours leader de l’opposition, lors du dernier Débat sur l’état de la Nation, en 2015.ANTONIO HEREDIA
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L’Espagne a un orphelin de Débat sur l’état de la Nation depuis 2015. Il n’est pas répertorié dans le Constitution il n’est pas non plus envisagé dans le Règlement du Congrès des députés, ou une norme inférieure qui fournit les règles à suivre. L’initiative de sa convocation correspond au Gouvernement, qui pour l’instant n’envisage pas de date pour sa célébration. A La Moncloa, ils assurent leur arrivée. Son intention est d’attendre un scénario politique plus propice.

Au sein de l’Exécutif, ils s’assurent qu’il se tiendra le moment venu. Aucune date n’est précisée. Peut-être à l’automne, peut-être plus tard, peut-être l’année prochaine. Tout dépendra de la situation socio-économique. Pedro Sánchez attend un horizon plus approprié, dans lequel la situation politique causée par l’octroi de grâces aux dirigeants du procs, le processus de vaccination est terminé – du moins, que la grande majorité des Espagnols sont vaccinés – et la reprise économique commence à se faire sentir dans la vie des Espagnols, pour lesquels l’arrivée de fonds européens est déterminante.

Ces facteurs sont ce qu’ils gèrent à La Moncloa, conscients d’ailleurs que, comme cela a été démontré ce mercredi au Congrès, l’Exécutif montre une nette faiblesse parlementaire, puisque l’opposition furieuse, comme ils la décrivent, du Parti populaire – aussi de Vox et Ciudadanos-, les demandes et le mécontentement de ses partenaires de gouvernance s’ajoutent, demandant à Snchez de se conformer aux mesures convenues avec eux. Traitement préférentiel pour Catalogne il incite le reste des partis et des régions à augmenter la pression pour que les initiatives convenues avec le PSOE soient promues et approuvées.

Ce scénario dans lequel le gouvernement est devenu un protagoniste acculé par tous les partis du Congrès est censé être reproduit dans un débat sur l’état de la nation. Et pour cette raison, au plus tôt, il est prévu qu’il puisse se tenir à l’automne, bien qu’aucune date précise ni aucune limitation ne soient proposées. Il y a un autre facteur à prendre en compte : après l’été, la négociation pour le Budgets de 2022, qui augmenterait une séance accaparée par les critiques de l’opposition et les revendications des partis du bloc dit d’investiture dans une sorte de liste à l’appui des comptes publics.

En ayant entre ses mains l’initiative de sa célébration, le Gouvernement est celui qui décide du moment exact. Cette circonstance, d’emblée, le favorise. Mais, par ailleurs, c’est aussi lui qui définit le cadre du dialogue, sélectionnant dans sa communication plusieurs aspects sur lesquels tournera surtout le débat sur la situation générale du pays, il recueille les Revue des Cortes Générales. La manière même d’énoncer un sujet suppose déjà une prise de position préalable par rapport au sujet, et cette prise de position est posée solennellement comme l’axe du débat. Mais plus important encore, en ayant entre ses mains la conception du contenu du débat, le gouvernement peut délibérément laisser de côté les questions pertinentes qui le gênent. Il est vrai que cela n’impliquera jamais la censure ou le silence dicté sur la question reléguée. L’opposition peut faire l’équilibre et la critique dans une perspective globale, mais en mentionnant dans ses arguments toute question spécifique qui l’intéresse sans impliquer une digression de la question, elle expose le texte.

Au gouvernement, donc, il n’y a pas de précipitation pour le convoquer. Ils justifient la pause dans laquelle tant le débat de cette semaine que tous ceux qui ont eu lieu à l’occasion des prolongations de l’état d’alerte ont porté sur débats sur l’état de la nation. Il n’y a pas eu de président qui a fait l’objet d’un examen plus minutieux que le président Sánchez n’a subi cette année. Impossible de le trouver. Il se présentait tous les 15 jours pour renouveler l’arrêté royal loi d’alarme. Des débats d’une durée de sept heures tous les 15 jours, qui n’avaient guère à voir avec l’alarme car l’opposition tenait des débats généraux, a réfléchi cette semaine le premier vice-président sur le sujet. Carmen Calvo, dans RNE.

Le débat sur l’état de la nation s’est tenu pour la première fois en septembre 1983. Depuis lors, il s’est imposé comme une coutume parlementaire qui, en général, a lieu chaque année, à l’exception de celles où ont lieu des élections. , ou lorsque seulement quelques mois se sont écoulés depuis leur détention. L’instabilité politique dans laquelle l’Espagne est entrée en 2015, avec des mois de gouvernements au pouvoir, des répétitions électorales, et plus récemment la pandémie de Covid-19 l’ont mise au frigo. Élections générales en 2015 et 2016 ; en 2017, il n’a pas été convoqué car quelques mois s’étaient écoulés depuis les élections ; en 2018, c’était la motion de censure remportée par Pedro Sánchez ; en 2019 encore les élections, et en 2020 la pandémie.