Le Parlement européen lève l’immunité de Puigdemont, Comn et Ponsat

La session plénière de la Chambre européenne vote et ouvre la porte à la réactivation des Eurorders en Belgique et en Ecosse

Ancien président Catal

L’ancien président catalan Carles Puigdemont, ce lundi au Parlement européen.
Francisco Seco BASSIN

Le plein de Eurochambre a voté pour répondre à la demande de la Cour suprême espagnole et, par conséquent, lever l’immunité de Carles Puigdemont, Toni Comn et Clara Ponsat. Cette mesure supprime l’un des principaux obstacles, mais ne leur ouvre pas définitivement la voie pour leur extradition et leur jugement. Le résultat attendu, après plus d’un an de procédures internes, est de 400 voix pour, 248 contre et 45 abstentions dans le cas de l’ancien président. Et 404, 247 et 42 à Comn et Ponsat. L’Eurochambre compte 705 députés, dont 59 espagnols.

La majeure partie du Parti populaire européen, Les socialistes et les libéraux ont décidé le résultat, malgré le vote contre Los Verdes, de la Gauche et plus d’une dizaine d’Espagnols, parmi lesquels les députés de Podemos, Izquierda Unida, le PNV ou Bildu. Une majorité simple suffisait, mais sur un sujet aussi controversé, et qui ces derniers jours est revenue occuper l’attention de la presse internationale, après des mois et des mois de non-attention aux actions du mouvement indépendantiste en Waterloo, les partis espagnols voulaient un résultat le plus brutal, le mieux.

Les supplications sont une partie raisonnablement courante de la vie parlementaire Bruxelles. Hier, sans aller plus loin, il a été voté la levée de l’immunité des trois dirigeants catalans, un Croate et un Portugais. Lors de la dernière législature, il y avait plus de 70 pétitions, et la grande majorité d’entre elles ont été acceptées, après avoir reçu des rapports (non contraignants) de la Commission des affaires juridiques. Qu’est-ce que la Commission des affaires juridiques, désormais présidée par le Adri Vzquez, de Ciudadanos, n’est pas un examen juridique de l’affaire. Ils n’ont pas analysé ni commenté si Puigdemont, Comn et Ponsat étaient coupables ou innocents des crimes pour lesquels ils sont revendiqués Espagne. Les normes disent que la pétition ne peut être rejetée que si l’on considère qu’ils veulent juger un député pour ses opinions ou pour ses actions parlementaires dans l’exercice de ses fonctions. Ou s’il y a un cas de fumus persecutionis, c’est-à-dire quand on estime que la motivation du processus est «de nuire à l’activité politique d’un député et, par conséquent, à l’indépendance de l’institution». Et l’Espagne prétend pouvoir les juger pour quelque chose qui s’est passé bien avant qu’ils aient le siège.

L’étape d’aujourd’hui n’est pas définitive. Les indépendantistes ont le droit de faire appel auprès du Cour de justice de l’UE, pour des raisons de droit ou de forme. Ils ont recueilli diverses réclamations techniques. Par exemple, avoir tous les trois avait le même orateur dans les affaires juridiques au lieu d’un chacun. Que lors du vote de ce comité, JURI avait tort l’un des crimes pour lesquels Ponsat était accusé. Par des fuites. Du fait que leurs auditions se sont déroulées par visioconférence, pour la première fois de l’histoire, et cela pourrait jeter des doutes sur la confidentialité.

Cette ressource ne paralyse pas l’action. L’Espagne pourrait réactiver les Eurorders, en Belgique et en Écosse, à n’importe quel moment. Mais l’expérience des tribunaux des deux pays, et en particulier des Belges, n’est pas exactement satisfaisante pour les intérêts du juge Pablo Llarena. A Bruxelles, les magistrats ont clairement montré leur désintérêt pour les arguments issus de Madrid. Ils ont annulé les poursuites à maintes reprises et, en janvier, ils ont refusé l’extradition de Llus Puig (qui n’avait pas d’immunité) soulignant que la Cour suprême n’était pas l’organe compétent pour rendre une ordonnance européenne dans cette affaire.