Le pillage continue : Millet se déclare pour la disparition d’un piano, de défenses et de figurines en ivoire saisies par l’« affaire Palau »

Un tribunal impute également à Jordi Montull d’avoir caché au tribunal l’argent qu’il a saisi du loyer d’un appartement

Millet et Montull au tribunal
Millet et Montull au tribunalC. MAURY
  • tribunaux Le gouvernement refuse la grâce à Millet et Montull pour le pillage du Palau

Les ennuis judiciaires ne s’arrêtent pas pour les anciens responsables du Palau de la Música Fèlix Millet et Jordi Montull. Il y a quelques jours, ils ont été informés que le gouvernement avait refusé la grâce qu’ils avaient demandée pour éviter la condamnation de « l’affaire Palau » qui les a conduits en prison en 2020. Millet est toujours là alors que Montull a été libéré il y a quelques mois au troisième degré en raison à son état de santé délicat. En 2018, le tribunal de Barcelone a condamné Millet à neuf ans et huit mois de prison et Montull à sept ans et demi pour le pillage de l’institution culturelle et sa participation au détournement de 6,6 millions d’euros de fonds en commissions illégales de l’entreprise de construction Ferrovial à Convergencia, à travers les Palaos.

Outre la peine de prison, les condamnés doivent payer 23 millions d’euros à la Fondation Palau de la Música et au Consortium Palau de la Música, composé d’administrations publiques, ainsi que 677 904 euros supplémentaires au Trésor, pour le détournement de fonds perpétré dans le entité. Pour cette raison, ils ont saisi leurs avoirs, attendant de satisfaire ce montant. Pourtant, l’ombre du soupçon continue de planer sur les deux anciens patrons de l’institution culturelle.

A une semaine d’écart, ils témoigneront, devant deux juridictions différentes, pour avoir prétendument dissimulé certains avoirs et revenus au tribunal d’exécution de la peine. Millet le fera depuis la prison Brians 2, où il purge sa peine, par vidéoconférence après que le tribunal numéro 4 de Granollers enquête sur la disparition de plusieurs objets de valeur de son hôtel particulier de L’Ametlla del Vallès (Barcelone) qui ont été saisis par ordonnance judiciaire pour traiter avec la responsabilité économique du « cas Palau ».

L’affaire a été découverte lorsque des experts sont entrés dans la maison de Millet pour évaluer les 44 œuvres d’art saisies afin d’exécuter la peine et ont trouvé des absences telles qu’un piano à queue, une vieille tête de lit ou plusieurs personnages. Parallèlement à la déclaration de Millet cette semaine, le tribunal a demandé, à la demande du parquet, l’expertise de deux défenses en ivoire sculptées avec des dessins, en plus de 16 figures, pour la plupart en ivoire, d’animaux ou de motifs africains et de deux maillets, entre autres objets. La valeur de ces objets doit indemniser financièrement les Palaos et le Trésor pour le pillage de l’institution.

Aussi Montull

La semaine dernière, Jordi Montull s’est également déclaré sous enquête devant un tribunal de Barcelone car il est soupçonné d’avoir caché les revenus qu’il tire de la location d’une propriété à El Masnou (Barcelone) dont il est propriétaire avec sa femme, qui est aussi accusé. Montull avait affirmé que son seul gagne-pain était sa pension de retraite. La maison est saisie par la justice depuis 2012 dans le cadre de la responsabilité patrimoniale du « dossier Palau ».

En septembre, le parquet a signalé qu’il y avait des indications que Montull « n’avait pas révélé » tous les revenus et avoirs qu’il avait devant le tribunal de Barcelone qui doit exécuter la peine pour le pillage de l’institution. Pour cette raison, des témoignages ont été déduits et un tribunal l’a cité comme enquêté. Les avocats de Montull soulignent que la location de cet appartement a été déclarée au Trésor public et donc ils rejettent qu’il ait commis un crime. Ce qui est clair, c’est que près de 13 ans après l’entrée des Mossos d’Esquadra aux Palaos, leurs anciens dirigeants ont toujours des affaires judiciaires pendantes.