Le procureur demande de retirer l’affiche Vox contre les mineurs immigrés pour protéger leur «dignité»

N’oubliez pas que le fait que les adolescents arrivent en Espagne sans famille en fait un groupe «doublement vulnérable».

L'affiche électorale de Vox, dans le métro de Madrid.
L’affiche électorale de Vox.ANDRS RODRGUEZ

Le procureur de Madrid a demandé au juge de retirer d’urgence l’affiche électorale de Vox contre les mineurs immigrés à la fois en raison de leur vulnérabilité particulière et parce qu’il comprend que le parti de Santiago Abascal dispose d’autres mécanismes pour demander le vote.

L’affiche montre un jeune étranger cagoulé, la bouche couverte par un foulard, vêtu de noir et avec une cagoule sur la tête, regardant une vieille femme.

Le montant de 426 euros est imputé comme un coût économique pour l’Etat en ce qui concerne la pension de femme. En revanche, à côté du jeune apparaît la dépense que, selon Vox, le gouvernement alloue à l’entretien de ces mineurs: 4700 euros par mois

Dans son enquête contre Vox pour un éventuel crime de haine, le ministère public n’a pas ignoré les circonstances particulières de ces adolescents – techniquement connus sous le nom de mineurs non accompagnés (menas) – et souligne à la fois leur condition de mineurs et le déracinement qu’ils entraînent déjà, qui migrent sans famille.

De cette manière, il comprend que le retrait du pasqun est un moyen de protéger, dit-il, «la dignité et la sécurité d’un groupe aussi vulnérable que les mineurs non nationaux».

Défense du procureur

S’agissant d’une éventuelle violation du droit de Vox à la propagande électorale, le Procureur soutient que l’espace publicitaire contracté et occupé par l’affiche dont le retrait est demandé « peut être réoccupé par de la propagande visant à demander des votes dans la campagne ».

La demande de cette mesure conservatoire est incluse dans la plainte déposée par le procureur pour un éventuel crime de haine un jour après que Vox l’a placé dans la station de métro Sol mardi dernier.

Le parquet radiographie la situation dans sa lettre et rappelle la protection que les institutions publiques doivent avoir auprès de ce groupe.

« Ces mineurs non nationaux n’ont pas de structure familiale, sociale et économique sur le territoire national. Cela devient un groupe doublement vulnérable. »

Crime haineux

Et il souligne: « Cela nécessite non seulement une plus grande protection de tous les opérateurs et institutions publiques, mais en fait également l’un des groupes spécialement protégés par notre législation pénale contre les atteintes à leur dignité comme étant gratuites et préjudiciables ».

La plainte rappelle que le crime de haine intègre plusieurs types de délits dans lesquels le bien juridique protégé << est la dignité de la personne, individuellement et en tant que partie de certains groupes et qui ont en commun l'adhésion de l'acteur à une conception préjudiciable à leur égard que détermine leur action d'intolérance exclusive à leur égard, qui peut se dérouler de différentes manières ".