« Le sentiment est que ce n’est pas fini. Nous voyons plus de patients que jamais. »

La situation actuelle est compliquée avec un UCIS presque complet, un personnel débordant …

Les circonstances sont ce qu’elles sont et on a le sentiment que tout est hors de contrôle. Il est vrai que cette troisième vague est celle où nous voyons le plus de patients, plus que les première et deuxième vagues. Malgré cela, selon mes collègues, le climat est calme malgré le fait que nous avons plus de pression sur les revenus et moins d’attention. Le sentiment est que ce n’est pas fini.

Un lock-out aurait empêché de rouler maintenant par ces chiffres dramatiques?

Sans aucun doute, d’un point de vue sanitaire, un confinement de la population mettrait fin à l’épidémie. Historiquement, il est donc étudié. C’est l’outil le plus vaste et le plus efficace, mais je comprends que c’est une décision complexe. Les médias ne sont pas dirigés vers le foyer principal de la contagion. L’environnement familial est la plus grande source de contagion. Peut-être que ça aurait été mieux s’il n’y avait pas eu de Noël.

Docteur, est-ce que ça arrive?

J’ai fréquenté le sommet à Noël dernier. J’étais convaincu que le 20 janvier, nous y arriverions, comme cela a été le cas. Je pense que nous payons pour Noël. Peu de gens en doutent.

Que pensez-vous des mesures qui ont été adoptées?

Je pense qu’il a été démontré que les mesures préventives prises n’étaient pas suffisantes. Une plus grande limitation de la mobilité et des réunions aurait été nécessaire. Le laisser à la discrétion des citoyens a peut-être été une erreur, mais en aucun cas la population ne peut être mise en cause.

Il parle avec une certaine résignation …

Nous avons tous des responsabilités, des politiciens aux citoyens. Avec ces chiffres, cela peut donner l’impression que nous n’avons rien appris.

Sommes-nous des citoyens irresponsables?

Je ne veux pas dire ça parce que ce serait injuste mais cela donne le sentiment que les messages ne passent pas et que peut-être nous ne sommes pas conscients que cela pourrait nous arriver.

Vous êtes infecté …

Oui, c’était léger et j’ai déjà reçu la première dose du vaccin.

Le personnel est débordé, double équipes, couvre les pertes et les revenus ne s’arrêtent pas …

Nous l’assumons. La situation est difficile car les circonstances le dictent mais, j’insiste, sur le plan professionnel, nous abordons cette troisième vague avec plus de sérénité et de confiance. Le sentiment qu’il y a est celui de beaucoup de collaboration.

Dans les USI, la situation est préoccupante. En fait, ces unités des hôpitaux de la Communauté valencienne ont actuellement la plus forte occupation du pays …

Pour dire la vérité dans notre hôpital il y a encore des capacités mais il est vrai que la situation peut se compliquer. Nous nous sentons impuissants et frustrés. La capacité est inférieure à la normale et toutes les toilettes, absolument toutes, reçoivent le meilleur d’entre elles.

La vaccination résoudra-t-elle tout?

Eh bien oui, mais ça va au rythme où ça va

Quelle est la différence entre la première vague et cette dernière vague?

Le premier était plus choquant car nous ne savions pas à quoi nous affrontions. Il y avait beaucoup d’incertitude et le confinement nous a facilité le contrôle. La deuxième vague m’a vraiment surpris, car nous nous y attendions en octobre et les cas sont arrivés en août. La troisième vague, comme je l’ai dit plus tôt, était très attendue. Cette troisième vague va nous remplir de boue mais nous allons résister.

De votre point de vue, que direz-vous aux négationnistes du coronavirus?

Qu’ils s’arrêtent aux UCis, bien qu’il y ait de moins en moins de négationnistes.

Comment se passe la vie quotidienne dans un hôpital où

salle

avec les lits et la salle de réunion en prévision de ce qui va arriver?

Ne niez pas qu’il existe un certain degré de fatigue chez les professionnels, c’est comme être au jour de la marmotte. Il y a plus de pression mais moins de capacité à y assister. Cependant, il est également vrai que nous contrôlons désormais mieux la situation que nous ne l’avions fait, par exemple, en mars.