Le Service de l’emploi andalou, « ni efficace ni agile »: 12 offres pour mille chômeurs

L’audit du Conseil confirme les mauvais résultats du Service andalou de l’emploi, qui ne gère que 3% des embauches

Un usager attend son tour pour être pris en charge dans l'un des bureaux du réseau du Service andalou de l'emploi (SAE).
Un usager attend son tour pour être pris en charge dans l’un des bureaux du réseau du Service andalou de l’emploi (SAE).LE MONDE

Le Service andalou de l’emploi (SAE), géant de près de 200 bureaux et 3 400 salariés, elle fournit à peine plus de travail que son propre personnel. C’est l’une des principales conclusions auxquelles sont parvenus les auditeurs de PricewaterhouseCooper (PwC) qui ont examiné la gestion et les résultats de la SAE ces dernières années au nom du gouvernement andalou du PP et des citoyens et dans le cadre du paquet de 54 audits attribués pour examiner la administration dite parallèle mise en place par le PSOE depuis 37 ans qu’il est au pouvoir.

Le résultat de l’étude, consultable depuis hier sur le Portail Transparence du Conseil, est accablant et conclut que l’objectif pour lequel la SAE a été créée, la fonction qui lui est confiée, est à peine remplie. Autrement dit, les chômeurs andalous – environ 800 000 – qui parviennent à trouver un emploi grâce à leur intermédiation sont une exception.

L’audit donne des chiffres sur cette réalité : seulement 3% de tous les contrats signés dans la communauté autonome sont passés par les bureaux de la SAE en 2018. Mais il y a plus de données qui remettent en question le Efficacité du service public de l’emploi andalou, car son offre d’emplois est, en moyenne, d’une douzaine pour mille chômeurs, un montant bien inférieur à celui présenté par des entités similaires dans d’autres communautés, comme le service de l’emploi d’Aragn, qui offre 22 emplois pour mille chômeurs, ou la Navarre, avec 17 emplois pour mille chômeurs.

Dans le volet efficacité, les auditeurs de PwC soulignent également que trois demandeurs d’emploi sur dix ayant fréquenté la SAE finissent par partir sans avoir reçu pas une seule offre d’emploi. Cela s’explique, au moins en partie, par l’absence d’une analyse correcte du marché du travail par le service andalou de l’emploi, souligne l’audit.

Mais il y a plus. Les quelques chômeurs andalous qui obtiennent une aide de ce service public ne sont guère le suivi et, dans la plupart des cas, il n’est pas prouvé dans quelle mesure leur emploi a été un succès.

Il n’y a pas d’exception quand il s’agit de manque d’efficacité, pas même en ce qui concerne les groupes de chômeurs avec difficultés particulières trouver un emploi, malgré le fait que ces groupes sont, en théorie du moins, une priorité dans la performance de la SAE. Sur les objectifs fixés par le service, à peine 4% sont atteints, selon le rapport PwC.

Pour la plupart, il ne répond pas aux indicateurs objectifs fixés dans le budget annuel, disent les auditeurs qui ont analysé les dernières années de gestion.

Il n’existe même pas, ajoutent-ils, d’indicateurs clairs mesurant ces objectifs et l’impact des lignes d’incitation sur les marchés du travail publics et privés.

Et le fait est que la SAE, outre l’intermédiation du travail, concentre une bonne partie de son activité sur l’aide à d’autres administrations et sur les politiques actives de l’emploi, certaines lignes de aide que, censure le rapport commandé par le Conseil, ils ne sont jamais exécutés à 100 %.

Un chaos de travail interne

Tout cela malgré le fait que la structure dont il dispose, avec 192 bureaux répartis sur tout le territoire andalou et un personnel de 3 386 travailleurs. Bien que le personnel soit précisément l’un des principaux problèmes de la SAE.

Surtout parce qu’il est composé, outre les fonctionnaires, d’un ensemble de salariés d’autres entités publiques comme la Faffe ou les Utdlt (unités territoriales d’emploi) qui ont liquidé en intégrant leur personnel dans la SAE, parfois contraints par des décisions de justice.

Dans cette situation, 59 % des 3 386 salariés actuels que compte la SAE, dans laquelle ils cohabitent quatorze conventions collectives et où le manque de pouvoirs publics fait que beaucoup d’entre eux peuvent à peine accomplir des tâches alors que les fonctionnaires, 1 412, sont débordés.

Compte tenu de tout ce qui précède, il n’est pas surprenant que ni les chômeurs ni les entreprises ne fassent trop confiance à la SAE, comme le montre le enquête réalisée par les auditeurs et qui montre des données que 59% des personnes interrogées ont une perception négative. Soit que 70,4% déclarent n’avoir jamais reçu d’offre de la SAE ou que, parmi ceux qui l’ont reçue, 42,2% déclarent qu’elle ne correspondait pas à leur profil professionnel.

Plus de la moitié, 52%, n’ont pas reçu d’informations, de formation ou d’orientation professionnelle dans les bureaux du Service andalou de l’emploi et 76,6% déclarent ne pas avoir trouvé d’emploi avec leur aide.

De leur côté, les entreprises n’ont pas une meilleure perception et 74% des personnes interrogées ont répondu que ce sont elles qui ont contacté la SAE pour proposer un emploi et non l’inverse et qu’elles n’ont pas confiance en service car il n’est ni efficace ni agile.

En effet, les agents des entreprises SAE ne visitent qu’entre 2 et 4% de toutes les entreprises andalouses chaque année.