L’enquêteur principal de Gürtel dénonce les pressions de l’Intérieur pour débarrasser le PP du scandale

Manuel Morocho pointe directement du doigt l’ancien chef de l’Unité de délinquance économique et fiscale José Luis Olivera

Manuel Morocho, lors d'une apparition au Congrès.
Manuel Morocho, lors d’une apparition au Congrès.BERNARDO DÍAZ
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Le chercheur principal de la Affaire Gürtel a dénoncé dans sa déclaration devant le juge qui ordonne Fonctionnement de la cuisine qu’il a reçu de multiples pressions pour cesser d’enquêter sur le scandale et a précisé qu’il avait été manœuvré pour le transférer à Lisbonne. Cette possibilité est évoquée dans les derniers agendas du commissaire José Manuel Villarejo intervenu par la police, c’est pourquoi le juge Manuel García Castellón a cité à témoigner en tant que témoin Manuel Morocho.

Dans son récit, Morocho a directement pointé du doigt l’ancien chef de l’Unité de délinquance économique et fiscale (Udef) José Luis Olivera, dont il a raconté que c’était lui qui avait proposé de quitter son poste et qu’il l’avait fait après lui avoir dit qu’il s’était entretenu avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, Jorge Fernández Díaz. Ce dernier nie avoir eu une quelconque conversation avec Olivera pour retirer Morocho.

Au vu du contenu de la déclaration de Morocho, qui a assuré avoir subi toutes sortes de pressions pour les rapports qu’il a faits en Gürtel, l’instructeur est venu lui dire d’un ton ironique : « Celui avec qui tu déconnes ce matin. Morocho a répondu: « Eh bien, je peux encore tout gâcher. »

Morocho a précisé que parmi les indications qu’il a reçues figuraient celles de retirer le nom de Ignacio López del Hierro de vos rapports. La police a identifié cet homme d’affaires, époux de l’ancien secrétaire général du PP, Maria Dolores de Cospedal, en tant que l’une des personnes figurant dans le comptabilité B du parti géré par l’ancien trésorier Luis Barcenas.

Il a également indiqué dans sa déclaration qu’il n’avait pas respecté l’ordre d’envoyer par courrier électronique aux positions politiques de la Police les rapports qu’il avait préparés et qui traitaient du financement irrégulier du PP. De même, il a assuré qu’il était au courant de l’existence de rapports de suivi sur Bárcenas qui ont été effectués sans autorisation judiciaire et à l’insu du juge Pablo Ruz, qui en 2013 enquêtait sur l’ancien chef des finances du parti dans le cadre de la Affaire Gürtel.