Les partenaires de Snchez attaquent le gouvernement pour avoir fait appel de la loi catalane sur le logement et exigent qu’il l’applique dans tout le pays

Ils préviennent que cette décision de l’Exécutif est une nouvelle « déception » pour l’électorat progressiste

Le porte-parole de M
Le porte-parole de Mme Madrid, igo Errejn, au Congrès.Fernando AlvaradoEFE
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Les partenaires de Pedro Snchez ont ouvert un nouveau front, tous ensemble, contre la décision du gouvernement de faire appel devant la Cour constitutionnelle, la loi catalane sur le logement qui fixe des limites aux prix de location, comprenant qu’elle envahit les pouvoirs de l’État.

Mme Pas, Comproms, Bildu ou le CUP demandent, non seulement que le Gouvernement ne présente pas un tel recours contre une loi qu’ils considèrent comme sociale et progressiste, mais qu’il l’adopte comme la leur et l’étende au reste du pays.

Mme Pas rappelle même à l’exécutif Sanchez que les citoyens progressistes sont déjà très « déçus » de sa gestion et de la « violation de leurs engagements ». Et il cite, outre la non-régulation des prix des loyers, la non-abrogation de la réforme du travail ou le maintien de la loi Sécurité Citoyenne.

Pour le CUP, « laisser des personnes sans domicile est un acte de violence contre les biens qui a des conséquences ». Cette formation rejette catégoriquement l’alternative que le gouvernement prétend concevoir pour tenter de contenir le prix des loyers car sa prétention n’est autre, dénoncent-ils, que de « récompenser les propriétaires ». Le CUP regrette également qu’il existe des partis, faisant expressément référence à l’ERC, qui présentent comme une victoire politique d’avoir obtenu que le gouvernement ne demande pas dans son recours la suspension « fulminante » de la norme.

ERC, en effet, est le seul parti, soutenu par l’exécutif au Congrès, qui préfère maintenir une attitude plus retenue après avoir obtenu, en négociation avec la première vice-présidente, Carmen Calvo, que le gouvernement n’exige pas la suspension immédiate de la loi constitutionnelle. L’explication qu’Esquerra a reçue de l’exécutif pour justifier, malgré tout, l’appel, affecte le rapport contre elle émis par le Conseil des garanties statutaires même lorsqu’il n’est pas contraignant.

Cette même satisfaction est exprimée par Unidas Podemos, principalement par sa branche catalane, En Com Podem. Le partenaire violet du gouvernement insiste sur le fait qu’il ne reste plus qu’à faire passer une loi étatique qui protège le droit au logement, limite les prix des loyers, oblige les grands propriétaires fonciers à s’impliquer dans la relocalisation des personnes vulnérables et interdit les expulsions sans alternative de logement.

Junts soutient pour sa part que « l’Espagne ne se conforme toujours pas » et que « leurs gouvernements ont la mauvaise habitude d’essayer de gagner devant les tribunaux ce qu’ils n’obtiennent pas dans les urnes ». Pour cette force, la satisfaction d’ERC d’avoir obtenu que la suspension immédiate de la loi ne soit pas exigée, c’est « de se contenter des miettes ».

Le PdeCAT, parti qui s’est opposé au Parlement de Catalogne à la loi sur le logement à laquelle le gouvernement a désormais recours, rejoint également le reste des forces nationalistes et de gauche contre la tendance « constante » des gouvernements nationaux, qu’ils soient du PP ou du PSOE, à confronter par des questions de compétence aux Exécutifs autonomes.

La réponse unanime de ces forces contre le recours en inconstitutionnalité coïncide avec le débat au Congrès d’une motion résultant de l’interpellation d’EH Bildu précisément sur les recours en inconstitutionnalité contre les lois approuvées par les parlements basque et navarrais. L’initiative demande que le gouvernement respecte les lois que les parlements basque et navarrais approuvent à la majorité et renonce à les appeler.

Pour Bildu, il est temps d’ouvrir en ce sens un « nouveau cycle démocratique » qui entreprend une « nouvelle relation bilatérale » entre l’État et les communautés autonomes basque et navarraise « sans impositions » et « sans tutelle ». La motion de Bildu est considérée comme valable également pour les forces indépendantistes catalanes.