Marlaska s’est opposé au transfert en Espagne du chef du Front Polisario

Il a rejeté la position du ministre des Affaires étrangères et a mis en garde contre une crise avec le Maroc en raison de l’arrivée de Brahim Ghali pour être soigné dans un hôpital.

Fernando Grande-Marlaska, lundi, lors d'un événement sur la sécurité routière.
Fernando Grande-Marlaska, lundi, lors d’un événement sur la sécurité routière.ZipiEFE

Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a voulu anticiper la crise avec Maroc et a rejeté l’arrivée dans un hôpital espagnol du chef de la Front Polisario, Brahim Ghali, lorsque le gouvernement a lancé le dispositif.

Le ministre s’est vigoureusement opposé aux critères de la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzlez Laya, consciente que le transfert ouvrirait un large fossé avec Rabat et a insisté, sans succès, sur la possibilité que d’autres pays traitent Ghali pour des raisons humanitaires, selon des sources de l’exécutif.

Le chef du Front Polisario a été hospitalisé pour coronavirus dans un hôpital de Riojan pendant plusieurs semaines et sa présence en Espagne a déconcerté le Maroc, ce qui a permis l’entrée massive d’immigrants à Ceuta.

Les données traitées par le ministère de l’Intérieur parlent de plus de 6 000 personnes en une seule journée, dont beaucoup sont des mineurs, dont «1 500» ont déjà été renvoyés au Maroc.

L’intérieur s’efforce d’effectuer davantage de retours dans les heures à venir, ont indiqué des sources du ministère.

Depuis lundi, un cabinet de crise a été mis en place à l’intérieur. À partir de là, l’action est coordonnée et les décisions sont prises, en pleine coordination avecÉtranger et défense« pour inverser la situation et assurer la sécurité des frontières. »

Compte tenu de la gravité de la crise migratoire, Fernando Grande-Marlaska déménagera à Ceuta aujourd’hui après la Conseil des ministres.

En outre, il y aura un renfort de 200 agents des forces et organes de sécurité de l’État dans la région, en ajoutant 150 membres de la police nationale et 50 membres de la garde civile.

Dans une interview sur TVE, recueillie par Europa Press, Marlaska a reconnu qu’il était « tôt pour être en mesure de déterminer le nombre de mineurs » qui seront passés à Ceuta, mais a admis que le « nombre approximatif » est d’environ 1 500.

Le ministre de l’Intérieur a expliqué que l’exécutif continuera à appliquer la loi pour protéger les mineurs et procédera au retour du reste des migrants qui sont «entrés illégalement». De même, Marlaska a reconnu qu’il y a encore «des gens qui ont la volonté» d’entrer dans la ville autonome.

Pour cette raison, le ministère déploiera ce mardi 200 soldats à Ceuta -150 policiers nationaux et 50 gardes civils- qui complèteront «un état-major de plus de 1 100 hommes» qui tentera de «renverser la situation et de garantir la sécurité aux frontières».