Pablo Casado accuse le gouvernement de « bloquer les travaux » de la Cour des comptes et lie son renouvellement à celui de la CGPJ

Le leader du PP reproche à l’exécutif de faire trébucher l’organe de contrôle qui finalise les sanctions contre les dirigeants du ‘procs’ : « C’est Cuba ?

Pablo Casado, dans un acte du PP en C
Pablo Casado, dans un acte du PP à Cordoue.David MudarraPP
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« C’est la goutte d’eau qui gouvernement dire que, quand la Cour des comptes évalue combien d’argent les indépendantistes ont détourné, il faut enlever les cailloux de la route.» Pablo Casado a accusé lundi l’exécutif de Pedro Sánchez de « bloquer les travaux » et le renouvellement de l’organe de surveillance, après que le président et deux ministres -Jos Luis Balos et Irene Montero- aient manifesté leur regret que cette institution indépendante puisse réclamer 5,4 millions d’euros aux dirigeants du procs pour avoir détourné des fonds publics vers des appels Ambassades catalanes, Diplomate.

Le président du PP a évoqué le renouvellement des 12 conseillers du tribunal, dont le mandat de neuf ans s’achève le 17 juillet.  » Le PP bloque la rénovation ? Qui bloque le travail de la Cour des comptes ici ?  » s’est demandé Casado, se répondant que celui qui le fait est l’Exécutif.

Il a donc assuré, en Cordoue, le président du PP lors de l’inauguration d’une conférence sur « l’indépendance judiciaire et la régénération institutionnelle », qui servira de préparation à la convention du PP, qui se tiendra en octobre.

Des sources du PP assurent à ce journal que la négociation pour le renouvellement de la Cour des comptes va de pair avec celle du Conseil général de la magistrature (CGPJ). Et puisque celui-ci est debout, l’autre aussi. « Lorsque le PSOE acceptera de négocier le renouvellement du CGPJ » dans les termes exigés par le PP, « nous négocierons les deux », ajoutent-ils.

En effet, Casado prédit que Snchez veut changer le système majoritaire de l’organe de contrôle « pour la chatière », tout comme il a tenté de le faire avec la CGPJ. Autrement dit, avec une proposition de loi pour que le renouvellement des membres de la Cour se décide « à la majorité absolue » (sans qu’il soit besoin d’être d’accord avec le PP) et non à la majorité qualifiée des trois cinquièmes des députés, comme jusqu’à présent.

« Si le PSOE continue de bloquer le renouvellement du CGPJ c’est parce qu’il le veut », a souligné le président du PP. « Pour le gouvernement, l’indépendance de la justice et des institutions qui doivent veiller à ce que justice soit rendue, comme la Cour des comptes ou les régulateurs, sont des ‘pierres sur le chemin' », a déclaré Casado, se référant à une expression qui a utilisé à la fois Balos et Montero.

« Mais qu’est-ce que c’est ? Le Venezuela ? Cuba ? »

La ministre de l’Égalité a plaidé ce lundi pour « éliminer » les dossiers contre d’anciens hauts responsables de l’indépendance devant la Cour des comptes et laisser « une importance absolue » à « la politique, le dialogue et l’accord ». Dans une interview à TVE, Montero s’est prononcé en faveur de la suppression de « tout ce qui n’est pas éminemment politique » considérant qu’il s’agit de « difficultés » et de « pierres sur un chemin » que le gouvernement va parcourir « ainsi ».

Face à ces propos, Casado a accusé Irene Montero de préconiser que la Cour des comptes « arrête d’enquêter ». « Mais qu’est-ce que c’est ? C’est le Venezuela ? Est-ce le Nicaragua ? Est-ce Cuba ? » Selon lui, le PP ne « bloque » pas le renouvellement de la Cour des comptes car « il la renouvellerait demain, si on renforçait l’indépendance » de ses travaux. Et, au contraire, il lui semble que Sánchez le torpille, car il dit « nous allons les nommer au doigt [a los nuevos consejeros] mais tu pars, car sinon on va dire que ça bloque ».

« Si vous voulez renouveler les institutions de l’État, faisons-le en suivant le mandat du Constitution Espaola », a tranché le président du PP, pour qui « le gouvernement de Sanchez est celui qui a le plus écrasé les institutions de l’histoire ».

Le secrétaire général du PP d’Andalousie a également participé à l’événement à Cordoue, Loles lpez, qui a assuré que « le gouvernement a paralysé la CGPJ à cause du contrôle qu’il veut avoir » sur les juges. « Comment expliquez-vous aux citoyens que ceux qui voulaient briser l’Espagne sont non seulement graciés, mais aussi donnés de l’argent? » Les comptes ne tiennent pas les dirigeants de la procs.

Hommage aux victimes

D’autre part, Casado a expliqué pourquoi son parti n’a pas assisté à l’acte d’hommage institutionnel aux victimes au Congrès, mais a plutôt manifesté aux portes de la Chambre basse. « Le PP est une victime de l’ETA. J’ai besoin de maintenir l’héritage et de porter la voix des victimes. C’est pourquoi le PP ne va participer à aucun acte avec Bildu, un parti qui n’a pas condamné plus de 800 meurtres et reçoit également en héros » aux membres de l’ETA à leur sortie de prison.

« Nous avons demandé au PSOE ce qu’il faisait » en organisant un acte avec Bildu et « ce qu’il fait pour interdire les ongi etorris », a influencé le leader du principal parti d’opposition.

« La porte-parole de Bildu qui a assisté à cet événement était la rédactrice d’une publication dans laquelle nous avons été pointés du doigt puis tués », a-t-il déclaré. Mertxe Aizpurua. Et il a accusé le PSOE de « faire venir la direction des Etats parties héritiers de l’ETA qui veulent la détruire ».