Pedro Sánchez rouvre l’ambassade à Tripoli pour soutenir la reconstruction politique et économique

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Pedro Snchez, avec le Premier ministre du gouvernement d’unité nationale de Libye, Abdelhamid Dbeibah.PISCINE Moncloa / Fernando.CalvoPISCINE Moncloa / EFE
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Avec la crise marocaine en toile de fond, Pedro Sánchez s’est rendu aujourd’hui à Tripoli en visite pour soutenir le processus de paix libyen, comme un geste pour sa stabilisation, et qui cherche également à ouvrir des opportunités commerciales aux entreprises espagnoles, dans un pays dévasté par une décennie de guerre civile.

Le signe que Espagne veut participer à la reconstruction de la Libye, c’est que l’ambassade rouvre aujourd’hui, après sept ans d’absence. Il le fait également en fournissant des services consulaires, qui incluent des visas, ce qui n’a été fait pour l’instant que Italie, des pays de l’espace Schengen, pour favoriser les échanges économiques.

S’il est encore trop tôt pour dire si ce pays de la Méditerranée centrale pourra tenir des élections en décembre – ce qui est le mandat de l’actuel gouvernement de transition – – l’exécutif espagnol voit dans le cessez-le-feu d’août 2020 et l’élection du nouveau président , Mohamed Menfi, et son premier ministre, Abdulhamid Debaiba, l’occasion de consolider la paix.

La Moncloa comprend qu’il est « l’heure d’être en Libye, l’heure d’y retourner », malgré les doutes que suscite encore l’avenir du pays. Le Premier ministre italien Mario Draghi et le Grec Kyriakos Mitsotakis se sont déjà rendus à Tripoli et Debaiba est en tournée cette semaine à Paris et à Rome.

La stabilisation de la Libye, soulignent des sources gouvernementales, pourrait avoir un impact positif sur l’ensemble de la région et contribuer au redressement du Sahel. Une zone géographique qui traverse toute l’Afrique de part en part, que l’Espagne considère comme sa frontière avancée, et qui est fondamentale pour le contrôle de l’immigration et du djihadisme.

Mais aussi le gouvernement voit en Libye un nouveau marché pour les entreprises espagnoles. « C’est un pays brisé, tout est à faire », précisent-ils à la Moncloa. L’Espagne a en Libye la force que représente Repsol. La compagnie pétrolière espagnole n’a pas quitté le pays au cours de ces 10 années de guerre civile, qui ont commencé avec le soi-disant printemps arabe et le renversement de Mouammar Kadhafi. Repsol a désormais récupéré la production de 3.000 barils par jour, les chiffres d’avant le conflit.

Son PDG Josu Jon Imaz voyage dans l’entourage du président avec d’autres hommes d’affaires d’Indra, Navantia, HM Hospitales, Aertec, Triarena, Idom et Instituto Imo, pour un voyage avec de fortes mesures de sécurité. La délégation a décollé de Torrejn de Ardoz dans l’avion de l’armée de l’air qui transporte habituellement des personnalités mais à Malte elle est passée à un engin militaire, un C295, pour pouvoir effectuer un atterrissage technique beaucoup plus blindé.

Sánchez a atterri en Libye, où elle a été reçue par la ministre des Affaires étrangères, Mejla Mangoush, et l’ambassadeur d’Espagne, Javier Garca-Larreche. Il a ensuite été reçu par le Premier ministre avec lequel il a ensuite présidé une réunion de coopération commerciale.

Lors d’une comparution conjointe, le Premier ministre a assuré que la Libye traverse un « moment historique et que l’Espagne est là comme elle l’a toujours été ». Debaiba a encouragé Repsol à développer ses activités et d’autres entreprises espagnoles à participer à la reconstruction du pays. « La Libye espère avoir des relations stratégiques avec des pays amis, en espérant que la relation avec l’Espagne soit un exemple », a-t-il assuré. Il a également demandé à l’Espagne de l’aider à soigner les patients atteints de cancer.