Perpin de Carles Puigdemont perd son statut de « Catalan »

Le maire de la ville est passé en 2020 de Jean-Marc Pujol, un allié des «  procs  », à Louis Aliot, un ultra-nationaliste français

Carles Puigdemont à Perpi
Carles Puigdemont à Perpin en 2020.AFP
  • Élections Carles Puigdemont perd son fief de Perpin après que l’ultra-droite l’ait conquis
  • Ressources Quim Torra finance la catalanisation de Perpin

Nous sommes entrés à Catalua. Très excité de revenir marcher sur la terre catalane en tant que peuple libre, a-t-il proclamé il y a un peu plus d’un an Carles Puigdemont après avoir inauguré son immunité parlementaire nouvellement acquise en visitant la ville française Perpin. Il a faussement garanti au fugitif d’être de retour sur le sol catalan, bien qu’il se trouve à 30 kilomètres de la frontière, et a donc considéré comme remplie la promesse électorale qui l’a conduit à la victoire aux élections autonomes du 21-D, celles après l’application de la 155, et dans les européens. La foi aveugle des plus de 100000 paroissiens venus de Catalogne pour adorer le chef plénipotentiaire de la procs et le consentement des autorités locales, qui ont salué l’auto-proclamation président legtim, a donné de la crédibilité à l’acte massif et propagandiste.

Tel fut le succès de la réunion à partir de laquelle Puigdemont appela au combat final contre l’Etat, que le chef des rangs de JxCat sopes déménage dans la capitale de la Catalunya Nord à concocter à partir de là le scénario de la prochaine offre contre l’ordre constitutionnel. Sans surprise, la maison de Perpin, siège de la ambassade du Gouvernement de la Generalitat, a multiplié son budget par Quim Torra à la Présidence, va disposer de 393 000 euros par an pour les 147 000 dont elle dispose jusqu’en 2020.

Mais la fiction puigdemonist, ainsi que son éventuel déménagement de Waterloo, ont été frustrés dès juin dernier, lorsque Jean-Marc Pujol il a été destitué du maire de Perpin. L’allié du fugitif a perdu le fief qu’il dirigeait depuis 2009. La situation économique compromise de la ville – qui déjà à l’époque pré-pandmique avait 14% de chômage contre 8% dans lequel se trouvait la moyenne française – l’emporte sur la tentative désespérée du candidat pour réélection pour gagner en popularité et gagner le soutien de l’électeur catalan.

Extrême droite

Il a été remplacé par l’extrême droite Louis Aliot, candidat de Regroupement national (ancien Front national), après avoir remporté avec 53% des voix pour faire de Perpin la plus grande des villes gouvernées par le parti de Marine Le Pen. Perpin d’être dirigé par l’extrême droite. Il n’a pas été possible de l’éviter, a déploré Puigdemont, assumant la défaite comme la sienne.

Puigdemont a prédit à juste titre que le nouveau maire allait mépriser le projet pancatalanista promu et financé par la Generalitat. Il n’a pas été difficile de le prédire alors qu’avant les élections municipales, il avait déjà prévenu: je ne veux pas que les problèmes des Catalans nous compliquent la vie, qu’il y ait des affrontements et des indépendantistes ici en France.

Sa première décision est intervenue début avril, quand Aliot a décidé de changer la devise de la ville, qui deviendrait officiellement reconnue comme Perpin, le lumineux au lieu d’aimer Perpin, le Catalan, désignation en vigueur depuis trois décennies.

Il faut donner à Perpin tout son éclat. Perpin est une ville rayonnante qui retrouve son identité tutélaire au-delà des croyances particulières, a proclamé le maire, qui a précisé que la nature catalane de la ville est inscrite sans équivoque dans la République française, évitant de nier les liens culturels qui unissent la région à la Catalogne, mais précisant que les campagnes séparatistes qui remettent en question la nationalité de gala de la municipalité.

Les Rosellons catalans, très subventionnés, se sont révoltés contre la décision du maire, encouragés par la Consell pour la République. Mais sans succès. Le rassemblement appelé la semaine dernière pour exiger la reprise de la nomination précédente de Perpin n’a réussi à rassembler que 150 personnes, armées de stélades et des arcs jaunes. Ils nous enlèvent notre identité, a protesté le coordinateur du parti catalan Oui Pays Catalan, Jordi Vera. Les nationalistes demandent un référendum pour choisir la devise de la ville, mais Aliot ne cède pas et insiste: Perpin est entièrement français.