Robles estime que « beaucoup de choses ont échoué » en Afghanistan et appelle le monde à « prendre soin des femmes »

Le ministre de la Défense juge nécessaire une réflexion sur « l’échec total » de l’Occident et comment Biden voit le risque d’un attentat terroriste à l’aéroport de Kaboul

La Ministre de la Défense, Margarita Robles, lors de sa visite ce lundi au Siège de l'Unité Militaire d'Urgence (UME), dans la Base A
La ministre de la Défense, Margarita Robles, lors de sa visite ce lundi au siège de l’Unité militaire d’urgence (UME), à la base aérienne de Torrejn de Ardoz.MaréchalEFE

Dans un monde en pleine transformation, la sortie de l’OTAN d’Afghanistan et le retour de la puissance des talibans sont déjà une étape importante dans la formation d’un nouvel ordre mondial. L’Europe, selon les mots du haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité, Josep Borrell, suppose que « les États-Unis ne feront plus la guerre des autres ». Mais le changement de phase, outre la nécessaire réflexion interne sur le rôle futur de l’UE, implique également une évaluation de l’erreur qu’a entraînée quitter ce pays, après 20 ans de tentatives de stabilisation.

L’Espagne s’efforce désormais de faire sortir le plus grand nombre de personnes du pays. 260 autres personnes arriveront dans notre pays dans les prochaines heures et le plan est de poursuivre les évacuations pendant que les États-Unis gardent le contrôle de l’aéroport de Kaboul. Aucune date. Le délai donné par les talibans au gouvernement de Joe Biden expire le 31 août et bien que le président américain ait laissé entendre qu’ils pourront rester plus longtemps, les islamistes radicaux n’ont pas tardé à avertir que cela pourrait avoir des « conséquences ».

« Nous ferons venir qui nous pouvons aussi longtemps que nous le pourrons », a déclaré aujourd’hui la ministre de la Défense Margarita Robles, qui dans diverses déclarations ces derniers jours a reconnu le départ du pays comme un « échec ». Un « échec sans palliatif de l’Occident », a-t-il insisté aujourd’hui dans La Sexta, qui, selon lui, nous oblige à réfléchir car « 20 ans en Afghanistan pour finir comme ça ».

Selon Robles, « beaucoup de choses ont échoué » et bien qu’il n’ait pas voulu blâmer explicitement les États-Unis, surtout maintenant après l’importante conversation que Pedro Sánchez et Joe Biden ont eue dimanche, il a souligné qu’au sein de l’OTAN, les Américains ont toujours avait le « leadership » sur l’Afghanistan. En effet, l’Espagne a annoncé le 14 avril le retrait après 20 ans de mission, 24 soldats tués et deux interprètes, à l’issue d’une réunion par visioconférence des ministres de la défense et des affaires étrangères de l’OTAN, tenue après l’annonce de Biden que les Etats-Unis qu’il quitterait le pays avant le 11 septembre, ce que Donald Trump avait déjà fait des mois auparavant. Pour le ministre de la Défense, la démarche de Trump s’est faite « de manière imprévue et accélérée ».

Pour cette raison, il soutient aujourd’hui qu’il faut tirer des leçons à tous les niveaux face à un « échec flagrant ». « Désolée » par les conséquences que le régime taliban a pour la population féminine – elles ne peuvent ni étudier ni travailler et doivent sortir dans la rue entièrement couvertes -, assure-t-elle qu' »il y a une obligation internationale de s’occuper des femmes ».

Bien que fondamentalement des familles arrivent en Espagne, il y a aussi des femmes militantes des droits humains sur les vols d’aujourd’hui. À l’heure actuelle, le vrai problème pour les évacués potentiels, a-t-il expliqué, est de se rendre à l’aéroport parce que les talibans ont imposé un couvre-feu qui oblige ceux qui passent la journée à attendre à partir. Comme Biden, Robles n’exclut pas une attaque terroriste au terminal et souligne qu’il s’agit d’un « risque réel ».