Sánchez, inquiet d’un échec de sa tournée : « Le sommet européen ne peut pas se terminer sans accord »

La résistance de l’Allemagne au plafonnement des prix du gaz complique les plans du Premier ministre

Pierre S
Pedro Sánchez, ce lundi à Paris.Ludovic MarinAFP
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Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, s’inquiète d’un échec de sa tournée européenne. La résistance de la chancelière allemande, Olaf Schoz, aux interventions sur le prix du gaz et la perspective que le sommet européen des 24 et 25 prochains se termine par des accords minimaux axés sur l’augmentation des réserves de gaz compliquent les plans du président du gouvernement. Lui-même est mal à l’aise dans les déclarations à Financial Times. « Le sommet ne peut pas se terminer sans un accord. Nous avons besoin de mesures et nous en avons besoin maintenant », a-t-il déclaré au journal britannique. Sánchez soutient que « l’impact économique de la guerre sera plus ou moins important selon la réponse de l’Europe à la crise ».

Signe que Sánchez n’a pas bien fait vendredi soir lors de sa rencontre avec Scholz, c’est que la troisième vice-présidente, Teresa Ribera, a déjà retiré sa proposition de plafonner le prix du gaz à 180 euros.

« Si l’UE ne nous donne pas les outils pour répondre à cette urgence énergétique, ce sera difficile, non seulement pour l’Espagne, mais pour tous les États membres, supporter l’énorme coût économique« , prévient Sánchez, bien qu’il ne menace pas expressément, du moins pour l’instant, d’opposer son veto aux conclusions du Conseil européen dans les prochains jours s’il n’y a pas de réponse à la hauteur de ce qu’il demande. « L’Europe ne peut pas être l’otage énergétique de Vladimir Poutine» qu’il accuse d’être à l’origine de la hausse des prix. « Si les industries ralentissent leur production, ce n’est pas parce qu’elles ont un problème de demande, mais parce qu’elles souffrent de coûts énergétiques totalement insupportables.

Sánchez a reporté les mesures palliatives en Espagne pour l’augmentation de l’inflation afin de s’assurer que la réponse européenne est si énergique qu’elle lui évite d’avoir à prendre des mesures nationales. Cependant, des sources diplomatiques de la présidence française de l’UE assurent que la position allemande et celle d’autres pays comme les Pays-Bas sont fermées aux interventions sur le marché.

Un autre instrument du président du gouvernement pour éviter un coût élevé pour les caisses publiques -il a déjà l’un des pires endettements et déficits publics de l’UE- est essayer de faire payer une partie du secteur de l’énergie de mesures palliatives. Ce mardi, il a convoqué les présidents des principales entreprises du secteur de l’électricité, qui nient recevoir les « bénéfices du ciel » que leur attribue le président et, en particulier, le deuxième vice-président, Yolanda Diaz. Le haut dirigeant d’Enel, le groupe italien qui est la maison mère d’Endesa, a critiqué le fait que des mesures de ce type décourageront les investissements dont des pays comme l’Italie et l’Espagne ont besoin pour promouvoir les énergies renouvelables. Sanchez critique dans Financial Times positions « intégristes du marché ».

La semaine dernière, le président du gouvernement a entrepris une tournée inhabituelle pour un dirigeant qui ne préside pas l’UE et qui a inclus des visites à Rome, Paris et Bruxelles. Les Espagnols ont obtenu des résultats dans la bataille qui a donné lieu à la pandémie avec une récolte de 140 000 millions de fonds européens pour l’Espagne pour la période 2021-2026, mais la conclusion de ce sommet à la veille du prochain Conseil des ministres est encore incertaine. da 29 dans lequel il a promis d’agir.