Sánchez offre à l’émir du Qatar un accueil sans précédent pour soumissionner pour son gaz et ses investissements

Le gouvernement et le roi déploient toute leur diplomatie en vue d’acheter du gaz et d’attirer les investissements du fonds souverain qatari

L'émir du Qatar, Tamim bin Hamad Al Thani, et sa femme s'entretiennent avec le roi et la reine d'Espagne
L’émir du Qatar, Tamim bin Hamad Al Thani, et son épouse s’entretiennent avec le roi et la reine d’Espagne, hier, lors de la cérémonie avec les honneurs au Palais Royal de Madrid.ANDRÉ COMASPA
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Accueil sans précédent. Le Gouvernementle Roi et les principales institutions de l’État ne lésinent pas sur les divertissements pour l’émir de Goûter, Tamim bin Hamad Al Thani, qui est le protagoniste d’une visite d’État de deux jours qui se termine aujourd’hui. Traitement préférentiel. Médailles d’Honneur de Congrès et le Sénat; clé d’or de la ville Madrid; la concession de collier de l’Ordre d’Isabelle la Catholique… Une visite opportune et nécessaire, avouent des sources gouvernementales, faisant allusion au scénario de crise énergétique qui L’Europe  dérivé de l’invasion de Ukraine.

La mise en scène déborde de grandiloquence et d’emphase, encadrant un arrière-plan économique profond : l’objectif à court terme de l’Espagne est d’essayer de garantir l’approvisionnement en gaz qu’elle juge nécessaire, et le Qatar y a joué un rôle clé. Parce que notre pays ajoute à la crise énergétique généralisée due à la guerre en Ukraine la crise diplomatique avec Algérienotre principal fournisseur de gaz, après le tournant donné par le Gouvernement sur le chara occidental. Et avec Italie s’apprête déjà à devenir le principal client du gaz algérien.

Le président lui-même Algérie, Abdelmayid Tébune, a accusé Sánchez d’avoir enfreint la légalité internationale en acceptant le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental. Ce que l’Espagne a fait est inacceptable, éthiquement et historiquement, a-t-il déclaré. Cela n’a pas aidé non plus que le gouvernement espagnol ait affirmé qu’il les avait informés de son tour avec la Shara et que les sources diplomatiques algériennes l’ont démenti.

Bien que le gouvernement affirme que les contrats avec l’Algérie ou son approvisionnement ne sont pas en danger, il cherche à protéger l’achat du gaz du Qatar, car, comme il est reconnu, il y a déjà des pays européens et non européens qui approchent cet État dans un plus ou moins agressif. Il y a deux mois, par exemple, Allemagne Oui Goûter convenu de former un partenariat énergétique à long terme dans un pacte conclu lors d’une visite du ministre allemand de l’économie, Robert Habeck.

L’Espagne veut agir maintenant. Pour cette raison, la visite d’État de l’émir servira à élever les relations entre les deux pays au rang d’association stratégique et, de cette manière, à assurer une impulsion aux relations économiques.

Cérémonie de réception de l'Emir du Qatar au Palais Royal.
Cérémonie de réception de l’Emir du Qatar au Palais Royal.andrea virgulesPA

Car le Qatar n’est pas seulement le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, selon les données de Bloomberg pour le mois d’avril – il dispose actuellement d’une capacité annuelle de production de gaz de 77 millions de tonnes nettes, qu’il prévoit de porter à 110 millions en 2024 -, mais c’est le troisième pays au monde avec les plus grandes réserves de gaz naturel après Russie et L’Iran.

En 2020, 8,8 % du gaz liquéfié acheté par l’Espagne provenait du Qatar, seulement derrière Nigeria (12 et Algérie (29%). Jusqu’en 2019, ce pays était le deuxième fournisseur.

Même si le gouvernement part du principe que les importations sont très diversifiées, dans un contexte de crise énergétique et de besoin de fournisseurs, prendre les devants semble vital. Par conséquent, l’objectif est de renforcer les relations bilatérales, la coopération et la compréhension.

Parce que dans son objectif de prioriser l’agenda économique, Pedro Sánchez est plongé dans un travail d’attraction d’investissements. Et l’émir est, sans aucun doute, un grand investisseur. Rappelons que son fonds souverain QIA dispose d’actifs d’une valeur de 450 milliards d’euros.

Attirer l’argent qatari vers des projets espagnols liés aux fonds européens La prochaine génération est un autre des objectifs de cette visite d’Etat pour le Gouvernement. Cet argent qatari arrive en Espagne comme une importante source d’investissement. L’un des accords les plus importants qui va être scellé aujourd’hui entre les deux pays concerne le fonds souverain QIA Oui Cofidesun partenariat public-privé qui gère des fonds de l’Etat, pour étudier, identifier et proposer des investissements dans le cadre du plan de redressement. Bien que le Gouvernement évite de détailler les projets, ils seront cadrés dans le domaine de la transition écologique, de la transition numérique, du stockage de l’hydrogène, de l’autonomie industrielle… Le Gouvernement ouvre la porte à toutes les options : investissement uniquement au Qatar, main dans la main avec Cofides, alliance avec des entreprises espagnoles… Mais qu’elles investissent, c’est le but poursuivi.

Il y a des possibilités que les flux qatariens arrivent dans les prochaines années, croient-ils à l’exécutif. Ils considèrent au sein du gouvernement que sa feuille de route coïncide avec les aspirations du Qatar à étendre et diversifier ses investissements et qu’il est possible que l’Espagne soit l’un des pays qui concentre cet investissement.

Outre cet accord entre le fonds souverain et Cofides, 12 accords seront signés, dont huit protocoles d’accord bilatéraux dans différents domaines. L’un d’eux sera entre les départements économiques pour approfondir les relations financières et d’investissement.

Et la question des droits de l’homme au Qatar ? Le gouvernement déclare qu’il s’agit d’une question discutée et qu’elle sera reflétée dans la déclaration conjointe que les deux pays signent aujourd’hui.