Un boursier ayant travaillé 22 mois à l’université est reconnu comme salarié

Le TSJC établit que l’achèvement de la bourse d’un diplôme en sciences politiques est inadmissible puisqu’il a effectué des tâches sans « aucune projection formative »

Image de la façade de l'UB
Image de la façade de l’UB

« La principale caractéristique pour différencier bourse et relation de travail est que l’avantage de formation du boursier l’emporte sur l’avantage de l’entreprise. » Avec cet argument, la Cour supérieure de justice de Catalogne (TSJC) a reconnu comme relation de travail la bourse d’un diplômé en sciences politiques qui a travaillé onze mois comme agent administratif à l’Université de Barcelone (UB). L’arrêt déclare irrecevable la résiliation de la bourse, effectuée entre février 2017 et janvier 2019 et pour effectuer des tâches administratives dans le cours de formation pour le personnel de recherche des utilisateurs d’animaux d’expérimentation, et oblige l’université à la réadmettre ou à payer une indemnité de 3 000 euros. .

Le TSJC remarque que le plaignant exerçait « des fonctions de salarié, l’UB s’appropriant les fruits du travail », sans que son travail n’ait « aucune projection pédagogique » pour sa carrière en sciences politiques ou une maîtrise pour travailler comme enseignant au secondaire. En ce sens, il rappelle que le travail d’un boursier « doit être en adéquation avec la finalité » du stage et que la relation sera de travail lorsque les tâches qui lui sont commandées d’effectuer « intègrent les tâches d’une catégorie professionnelle ».

Le tribunal considère que le plaignant a effectué des tâches qui « englobaient de multiples aspects de la gestion administrative ordinaire », telles que demander des réparations ordinaires aux installations et au matériel du centre et signaler les incidents informatiques. C’est pourquoi il remarque que ces tâches « sont structurelles et ordinaires pour le fonctionnement normal » du service et « dépassent les dispositions des bourses ». Le tout pour 617 euros par mois pour 25 heures de travail.

« Au moment où le boursier exerce des fonctions qui ne font pas partie de celles qui sont considérées comme nécessaires pour acquérir la formation spécifique correspondant à ses études, l’entreprise agit en fraude légale manifeste », indique la condamnation. De plus, il précise qu’avant de désigner le boursier, les mêmes fonctions étaient exercées par le personnel de l’unité ou par le personnel administratif des centres scientifiques et technologiques de l’UB.

En première instance, un tribunal social de Barcelone a rejeté la demande déposée par le boursier, qui a fait appel devant le TSJC par l’intermédiaire de son avocat Natxo Parra, du cabinet d’avocats Ronda Collective. Parra prévient que le milieu universitaire « est devenu une source majeure de précarité de l’emploi », comme en témoignent selon lui le grand nombre de professeurs agrégés ou le « nombre croissant de jugements qui condamnent l’utilisation frauduleuse que ces centres font des boursiers ».