Urkullu dépoussière le « nouveau statut » en Corse comme solution à la « crise du modèle étatique » espagnol

Le Lehendakari profite de son premier voyage à l’étranger après la pandémie de Covid-19 pour mettre en lumière les « volontés sociales majoritaires différentielles » au Pays basque et en Catalogne et celles d’Espagne

Lehendakari Iigo Urkullu a réactivé en la Corse la défense d’un « nouveau statut » souverainiste comme solution tant pour le Pays basque que pour la Catalogne face à la « crise du modèle d’État » en Espagne. Lors de son premier voyage à l’étranger après plus de deux ans de pandémie, Urkullu a a profité d’une intervention devant le Parlement corse pour revendiquer le rôle des régions dans la construction européenne et exiger que « l’État » espagnol « lise bien cette nouvelle époque » avec une reconnaissance de la « plurinationalité » pour satisfaire les partis nationalistes de Euskadi et la Catalogne.

Urkullu a revendiqué la « singularité de la Nation basque » au Parlement de Corse après une rencontre qu’il a eue avec le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni. Le lehendakari a programmé une visite de deux jours sur l’île française qui a commencé par un long discours devant l’assemblée législative régionale avec des références spécifiques à la proposition de «nouveau statut» qu’il revendique depuis 2012 et qui n’est pas partagée par le PSOE basque, son partenaire au gouvernement depuis 2016.

Malgré cela et à un an des élections municipales et régionales, le lehendakari insiste pour exiger une « relation quasi-fédérale entre l’État et Euskadi » que PNV et EH Bildu ont précisé dans certaines bases et principes en 2018 pour élaborer un statut souverainiste dans lequel le droit de décider était collecté. Un accord entre les deux formations qui a ensuite été dilué dans la commission d’experts formée dans le Parlement basque où le PNV avec son député Mikel Legarda a frôlé les contours de ce premier document pour permettre le soutien de Podemos et même du PSOE basque.

Le discours d’Urkullu en Corse complète le message diffusé ce matin par le président du PNV Andoni Ortuzar sur Radio Euskadi, qui a assuré que la proposition d’un « nouveau statut » n’est pas « enfermée dans un tiroir » mais plutôt « est sur la table » . Le leader nationaliste a cependant menacé à plusieurs reprises de réactiver le processus au Parlement basque avec ce nouveau statut basque tout en faisant pression sur le président Pedro Sánchez pour qu’il accélère le processus de transferts avec les prisons et le régime économique de la Sécurité sociale comme priorités. . Le chef du PSE-EE Eneko Andueza a déjà averti publiquement qu’il ne soutiendrait aucune proposition pro-souveraineté alors qu’une longue pré-campagne électorale a déjà commencé en Euskadi avant les élections municipales et provinciales de mai 2023.